C’est un cadre évidemment inhabituel pour une interview d’un président de la République. Ce jeudi, Emmanuel Macron sera interrogé par le journaliste Jean-Pierre Pernaut à l’intérieur de l’école municipale du village de Berd’huis, dans l’Orne. Un déplacement censé montrer l’attachement du président de la République à un monde rural qui s’estime de plus en plus délaissé aujourd’hui. Pour Claude, 87 ans, l’événement est exceptionnel. "Qu’un président de la République vienne dans un petit village comme ça, on ne l’imaginait pas. C’est un événement pour les gens du coin", confie-t-il au micro de Sud Radio.
Garagiste à garagiste à Berd’huis depuis 1978, Patrick espère de son côté que le chef de l’État s’exprimera sur les difficultés quotidiennes du monde rural. "On est quand même un peu oubliés… On voit bien que dans l’artisanat, tout le monde recherche quelqu’un pour se développer, et ce n’est pas facile à trouver ! Il faut simplifier l’administratif, simplifier l’embauche, simplifier le recours à l’apprentissage, simplifier beaucoup de choses…", demande-t-il.
"Les 80km/h dans nos campagnes, vous ne vous rendez même pas compte !"
Pour Sandrine, c’est la limitation de la vitesse maximale autorisée à 80km/h sur les routes départementales et nationales qui ne passe pas. "Les 80km/h dans nos campagnes, vous ne vous rendez même pas compte ! Rouler à 80 à Paris, il n’y a pas de soucis, ça ne va pas gêner ! Mais dans nos campagnes, 90 c’était très bien… Ça ne va pas régler les accidents pour autant, ça ne va pas régler les problèmes", souligne-t-elle.
Producteur de lait, Frédéric a, lui, demandé à pouvoir rencontrer Emmanuel Macron. Sans réponse pour le moment. "Les États généraux de l’alimentation sont une bonne idée au départ, mais c’est finalement de la poudre aux yeux. La grande distribution se gave, nos laiteries du secteur privé se gavent largement, les coopératives sont incapables de suivre, et nous on crève !", s’alarme-t-il.
Un reportage de Capucine Bouillot