Même si elle semble moins en pâtir que François Fillon, Marine Le Pen est elle aussi empêtrée dans une affaire d’emplois supposés fictifs. Alors que le Parlement européen soupçonne depuis plusieurs mois le Front national d’avoir employé aux frais du contribuable européen plusieurs assistants parlementaires travaillant en réalité pour le FN et non pas dans le cadre des mandats européens des députés, une information a été ouverte pour abus de confiance, recel d’abus de confiance, escroquerie en bande organisée, travail dissimulé, faux et usage de faux. Ce jeudi, de nouveaux éléments de l’enquête ont été rendus publics.
Bulletin de salaire et contrat de travail "apparemment faux" selon l’Olaf
Ainsi, Mediapart et Marianne révèlent un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf), rapport de 28 pages dont lequel l’organisme estime entre autres que Marine Le Pen a produit un bulletin de salaire et un contrat de travail "apparemment faux" pour son garde du corps Thierry Légier. De plus, l’Olaf indique que Marine Le Pen a reconnu d’une part que les bulletins de salaire établis d’octobre à décembre 2011 n’ont jamais été payés à M. Légier, et d’autre part qu’elle n’avait pas employé ce dernier pendant ces trois mois. "L’objet de cette opération aurait été d’obtenir du Parlement la régularisation de dépenses de salaires et charges antérieurs qui n’avaient pas été payées par ce dernier", précise l’Olaf. Pour simplifier, Marine Le Pen aurait utilisé ces bulletins pour obtenir le remboursement de frais. Or, cette manœuvre peut être constitutive d’infractions pénales "d’abus de confiance, voire d’escroquerie ainsi que de faux et usage de faux".