Au lendemain du 2e tour des régionales qui a vu la gauche sauver les meubles en gardant 5 grandes régions, de nombreuses voix se sont élevées pour demander à ce que la percée du Front national soit prise en compte dans la politique gouvernementale.A commencer par le premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis qui, dès dimanche soir, appelait à une "inflexion" jusqu'aux prochaines présidentielles, orientée sur la lutte "contre la précarité et pour l'activité".Sur Europe 1 ce lundi matin, il a précisé qu'"il ne s'agit pas de changer de politique économique, il s'agit de concentrer nos efforts sur le précariat".Sauf qu'entre-temps, de nombreux membres du PS se sont engouffrés dans la brèche ouverte dimanche soir pour réclamer un changement d'envergure. C'est le cas de Bruno Le Roux, patron des députés socialistes à l'Assemblée nationale, pour qui "les défaites successives montrent qu'il faut régénérer la gauche". "Il faut créer quelque chose de nouveau. Un grand parti de gauche réformateur dans notre pays", a-t-il lancé au micro de Radio Classique.Mais d'autres analyses penchent plus vers un statut quo. Invitée de France 2 ce lundi matin, Ségolène Royal a affiché beaucoup d'optimisme : "Il y a déjà des résultats qui sont obtenus et qui sont souvent occultés parce qu’on voit plus souvent ce qui va mal que ce qui va bien. Il y a déjà beaucoup de choses qui vont bien et je pense que les Français doivent aussi réapprendre à regarde leur pays de façon positive."Si une inflexion de la ligne économique n'est pas du tout à l'ordre du jour à Matignon, ce que le Premier ministre Manuel Valls devrait rappeler ce lundi soir au journal de 20 heures de France 2, la réunion du bureau politique du PS en fin d'après-midi devrait être beaucoup plus partagée.
Au lendemain des régionales, la gauche en pleine introspection
Par Jérémy Jeantet
Entre inflexion de la politique économique, création d'un grand parti réformateur ou même changement de noms, les propositions ne manquent pas pour tirer les leçons des élections régionales du côté du Parti socialiste.