Plombé par un soutien loin d’être unanime au sein du Parti socialiste, Benoît Hamon vit une campagne compliquée, lui qui se retrouve aujourd’hui en cinquième position de la plupart des sondages d’intentions de vote à la présidentielle, derrière Emmanuel Macron, Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon. Alors que les élections législatives suivront de près la présidentielle, le Parti socialiste a décidé de réagir tant qu’il en est encore temps.
La Commission des conflits du PS saisie
Dans la foulée d’un bureau national réunissant les cadres du parti jeudi soir, le Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis a notamment indiqué avoir saisi la Commission des conflits du parti, une "mesure exceptionnelle" qui illustre "une volonté d’apaisement" afin "qu’on arrête de parler de quelle tête il faut couper", a expliqué la porte-parole Corinne Narassiguin. Toutefois, si cette commission peut décider une suspension, exclusion ou autre réprimande, elle n’est pas compétente en matière d’investitures pour les législatives. Autrement dit, un élu PS ayant affiché son soutien à Emmanuel Macron – sauf ceux lui ayant apporté leur parrainage ou ayant adhéré à son mouvement – pourra donc conserver son investiture pour le moment.
Exclusion du bureau national, retrait d’investiture...
Jean-Christophe Cambadélis a également présenté aux membres du bureau quatre autres décisions non soumises au vote : la "condamnation ferme de ceux qui soutiennent ou rejoignent" Emmanuel Macron, le "retrait et remplacement des membres du bureau national qui ont pris position" (Gérard Collomb et Christophe Caresche sont notamment visés), le "rappel de l’interdiction de la double appartenance" à En marche! et au PS, et enfin le rappel du "retrait de l’investiture socialiste a ceux qui ont parrainé En marche! ou adhéré", sous peine d’exclusion s’ils se présentent quand même.
[CP] Décisions du Premier secrétaire @jccambadelis lors du Bureau national du 6 avril 2017 https://t.co/0P9jE3rzAv
— Parti socialiste (@partisocialiste) 6 avril 2017