Interrogée sur RTL ce matin, la ministre de l'Écologie a déclaré : "Il y a 20% de tarif en trop, puisque quand une autoroute fait payer 100 euros, il y a 20 euros de trop qui sont empochés. Ce que je souhaite, c'est qu'il y ait baisse des tarifs d'autoroute de 10%, avec une gratuité par exemple le week-end." L'ancienne candidate à la présidentielle souhaite ainsi mettre à contribution les sociétés qui gèrent les autoroutes, afin de compenser le manque à gagner pour l'Etat lié à l'abandon de l'écotaxe.
“Je souhaite que ce débat se déroule dans la sérénité”
Ces déclarations ont rapidement fait réagir Matignon. Contacté par l'AFP, le cabinet du Premier ministre a jugé l'idée de la ministre "peu envisageable". Manuel Valls recevait ce matin une partie des sociétés autoroutières et a déclaré à la suite de cet entretien vouloir trouver "dans les prochaines semaines" un accord "profitable à tous"."La Cour des comptes, l'Autorité de la concurrence ont déjà fait un certain nombre de préconisations. Le Parlement, à travers une mission à l'Assemblée nationale, aussi sera amené à faire un certain nombre de propositions dans quelques semaines. Moi, je souhaite que ce débat se déroule dans la sérénité et dans l'intérêt de tous, et ça a été le sens de cette réunion", a-t-il expliqué.Dans un récent rapport, l'Autorité de la concurrence constatait que "la rentabilité exceptionnelle des sociétés concessionnaires d'autoroutes “historiques” est assimilable à une rente, qui doit être davantage régulée en faveur de l'Etat et des usagers". En 2013, selon l'association des sociétés françaises d'autoroutes, le chiffre d'affaires du réseau français était de 9,24 milliards d'euros.