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Bénévolat pour entretenir les espaces verts : "Il s’agit de sauver notre village"

Par Benjamin Jeanjean

Face au contexte budgétaire très serré pour les communes, le petit village de Flacourt (Yvelines) a décidé de faire un appel au bénévolat pour certaines tâches. Sa mère Corinne Barbier s’explique dans le Grand Matin Sud Radio.

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Face à la baisse des dotations et les cordons de la bourse qui restent serrés, la solution pour les communes passerait-elle par… les administrés ? C’est en tout cas le pari que fait le village de Flacourt, dans les Yvelines, qui a lancé un appel au bénévolat de ses habitants pour entretenir eux-mêmes les espaces verts de la commune. Corinne Barbier, maire (sans étiquette) de Flacourt, était l’invitée du Grand Matin Sud Radio ce mardi pour en parler. "Ça commence à mobiliser. Sur 160 habitants, on a reçu une trentaine de réponses, donc on est quand même assez contents et j’espère que ça va continuer", indique-t-elle d’emblée.

Alors que l’an dernier, une entreprise extérieure entretenait les espaces verts de la commune pour une facture annuelle de 7500 euros, Flacourt ne peut plus se permettre cette dépense aujourd’hui. "Ce n’est un secret pour personne, les dotations de l’État ont diminué. De 50% en cinq ans, en ce qui nous concerne. Je suis une nouvelle maire, donc je viens de reprendre le budget, et certaines choses ne passent plus du tout pour l’année 2018. Il faut donc faire des économies pour pouvoir continuer à scolariser dignement nos enfants. Nous avons la toiture de l’église qui est en train de partir, donc nous avons des postes de dépenses indispensables. Dans d’autres, nous essayons de faire appel au bénévolat et de faire des économies pour pouvoir joindre les deux bouts", explique Corinne Barbier.

"Deux ou trois heures de travail dans la bonne humeur"

Pour l’édile locale, cette expérience peut même se révéler enrichissante. "Si on est nombreux, ce sera deux heures dans l’année. Sinon, ce sera deux heures tous les trois ou quatre mois. Tondre les parties privées de la commune (jardin de la mairie, cimetière, petits chemins communaux qu’on continue d’entretenir), tailler les arbres, faire des petits travaux, mettre les décorations de Noël par exemple, des petites choses toutes simples… Ça correspond à deux ou trois heures de travail dans la bonne humeur : on apprend à se connaître, on boit un café ensemble et on économise 7500 euros pour cette année", assure-t-elle.

Une initiative pour l’instant plutôt bien accueillie, selon Corinne Barbier. "En général, c’est bien ressenti. Un peu moins chez les nouveaux habitants, qui ne comprennent pas trop. Ils viennent de la ville, ils n’avaient jamais vu ça. Nous ça fait 20 ans qu’on habite là, on l’a déjà fait ponctuellement l’année dernière le samedi… Il faut faire comprendre aux gens que ce n’est pas une punition, qu’il s’agit de sauver notre village et garder un cadre de vie agréable. Si on ne le fait pas, on n’y arrivera plus ! Ou alors on rognera sur d’autres postes de dépenses, et je voudrais éviter que le confort de vie du village diminue pour les Flacourtois", déclare-t-elle.

Retrouvez en podcast toute l’interview de Corinne Barbier dans le Grand Matin Sud Radio

 

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