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Betbèze : “1,1 % de croissance en France, enfin !”

Par Lucie Blanchard

L’économiste Jean-Paul Betbèze, membre du Cercle des économistes, était l’invité de Sud Radio ce vendredi matin.

Interrogé sur les prévisions de croissance publiées par l'Insee cette semaine pour l'année 2015 (+1,1 %), l'économiste Jean-Paul Betbèze a répondu sur Sud Radio ce vendredi matin :"Enfin, les choses se dégèlent dans ce pays. Fondamentalement, cela vient de l'extérieur : on a un euro plus faible et un pétrole plus faible. Mais cela fait quelque temps aussi que les choses bougent. La modération salariale, l'idée qu'il faut se remettre à investir, cela fait quelque temps que les entreprises se disent qu'il faut y aller, que les salariés se disent qu'il faut aider et tout cela soutient l'activité économique en France", se félicite l’économiste."Cela amènera-t-il les entreprises à embaucher ?" interroge Christophe Bordet. "Investir aujourd'hui, c'est très difficile, parce que c'est plus incertain que d'habitude", explique Jean-Paul Betbèze. Et de citer les écarts de marge par rapport à l'Allemagne, de "six points". "Il nous faut plusieurs mois, voire plusieurs années, de modération salariale notamment pour rattraper nos concurrents, parmi lesquels l'Espagne", selon lui.D'ici là, Jean-Paul Betbèze préconise de "salarier différemment nos employés", avec "de l'intéressement" ou "des primes" pour rattraper notre retard. "On fera 1 % et même on ira au-delà". La deuxième chose qui se passe par rapport à l'emploi, c'est pratiquement la même chose que par rapport à l'investissement, il faut rattraper notre retard.En France, "il faut d'abord une amélioration de la situation économique puis une décision d'investir, et en dernier lieu une décision d'embaucher". Donc les emplois vont continuer à être détruits, prédit Jean-Paul Betbèze, cette année – "il faudra être sûr d'avoir un certain niveau de croissance pour être sûr de pouvoir embaucher", peut-être l'année prochaine dès lors."En France, on est en train de se rendre compte qu'il nous faut une économie plus rentable qu'avant pour investir et plus souple qu'avant pour embaucher. Tous les pays qui sont sortis d'affaire ont reconstitué leurs marges", explique l'économiste. "Cette année, elles se reconstitueraient autour de 31 %, annonce-t-il, par rapport à une trentaine de pour-cent maximum l'année dernière. Mais vous seriez un patron allemand, vous auriez 36 %, et donc vous seriez un peu plus libre de prendre des risques.""Et c'est parce que la confiance reviendra dans l'entreprise et chez l'entrepreneur que les choses se décoinceront", conclut Jean-Paul Betbèze.

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