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"Bien sûr qu'il y a une lassitude, mais il n'y a aucune raison d'arrêter la grève"

Par Benjamin Jeanjean

Secrétaire général de la fédération FO des cheminots, François Grasa était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce vendredi pour évoquer la grève à la SNCF, qui reprendra notamment lundi, jour de début des épreuves du baccalauréat en France.

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"Ce n’est pas nous qui avons décidé de ce calendrier législatif, c’est le gouvernement qui a décidé d’un coup de supprimer un service public vieux de 80 ans". À l’heure d’évoquer la grève perlée à la SNCF qui pourrait perturber le début des épreuves du baccalauréat ce lundi, François Grasa, secrétaire général FO-cheminots, tient à remettre les pendules à l’heure. "Je souhaite que tous les lycéens puissent passer normalement le bac, mais n’est-ce pas ce gouvernement qui met dans le doute des milliers de lycéens avec Parcoursup ?", rappelle-t-il au micro du Grand Matin Sud Radio, alors que près de 700 000 lycéens passeront le bac à partir de lundi. "Je leur conseille de bien réviser et je suis sûr que tout va bien se passer. Je suis moi-même père de famille, comme la plupart des cheminots en grève. Certains ont des enfants qui passent le bac. Mais ce ne sont pas les cheminots qui empêcheront les jeunes d’avoir le bac, c’est plutôt ceux qui détruisent aujourd’hui l’Éducation nationale", ajoute-t-il.

Alors qu’Édouard Philippe a déclaré qu’il était "curieux" de faire grève contre une loi, François Grasa renvoie la balle dans le camp du Premier ministre. "Faire une loi qui casse le service public, c’est encore plus curieux. On défend le service public, tant pour les cheminots que pour les usagers, donc je pense que c’est ce gouvernement qui est un peu curieux", lance-t-il avant d’insister sur la détermination des cheminots grévistes, alors même que le processus législatif de cette loi touche à sa fin. "Il y a déjà eu des précédents comme le CPE, nous continuerons à nous battre. Quand une loi est mauvaise, une autre loi peut la défaire. (…) Si les organisations syndicales appelaient fermement à la grève, peut-être même en-dehors de la grève perlée, je pense que les cheminots s’en saisiraient pour faire reculer le gouvernement. C’est encore possible", veut-il croire.

Quant aux accusations de chantage des grévistes en cette période de bac, le syndicaliste les rejette en bloc. "Il n’y a pas de chantage, mais sinon, on ne fait jamais grève ! Il y a toujours quelque chose : des événements sportifs, le bac, les départs en vacances… Ces jeunes qui travailleront demain, comment se rendront-ils sur leur lieu de travail s’il n’y a plus de service public ? Ce qui va se passer est peut-être un mal pour un bien", assure-t-il.

Initialement prévue jusqu’à la fin du mois de juin, la grève perlée à la SNCF pourrait-elle s’étendre durant l’été ? François Grasa le pense clairement. "Les raisons qui nous ont fait entrer en grève existent toujours. Il n’y a donc aucune raison de l’arrêter. Mais bien sûr qu’il y a une lassitude. Trente jours de grève, ce n’est pas anodin", reconnaît-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de François Grasa dans le Grand Matin Sud Radio

 

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