Le député européen était samedi à la manifestation contre le projet de barrage à Sivens dans le Tarn. Interrogé par Julien Launay à 7h15 sur Sud Radio, il raconte ce qu’il sait de la mort du jeune opposant de 21 ans sur le site."À 17h samedi, des affrontements ont commencé avec une centaine de jeunes face aux CRS. Les forces de l’ordre protégeaient des engins de chantier, à 1km du lieu de rassemblement." C’est là, en marge du rassemblement principal, que le jeune "a dû être victime pendant les incidents", affirme José Bové.Le responsable écologiste se "[met] à la place de la famille et des proches de ce jeune homme de 21 ans". Il dit ressentir "de la tristesse".Cependant, l’ancien leader de la Confédération paysanne ne se montre pas étonné de la tournure prise par les événements : "Le niveau de tension est le même à Sivens depuis des semaines. Il n’a fait que monter parce que les gens ne comprennent pas pourquoi on a détruit cette forêt", commente-t-il."J’ai discuté avec des responsables associatifs, ils craignaient que des événements tragiques se produisent depuis déjà des semaines", raconte-t-il. "De violents affrontements avaient déjà eu lieu sur le site" avec "des tirs de grenades offensives" de la part des forces de l’ordre. José Bové cite le cas du président du comité de défense local contre le projet : "Il a la main en écharpe depuis déjà des semaines". "On est dans une situation qui pouvait mal se terminer depuis déjà plusieurs semaines", reproche-t-il.
“C’est de la responsabilité de ceux qui sont en charge du projet”
José Bové en veut en particulier au "président du conseil général du Tarn", qui s'est "obstiné" dans son projet de barrage : "On avait demandé un moratoire en attendant le rapport commandé par la ministre de l’Environnement. Malheureusement, le président du conseil général s’est obstiné." Selon lui, cette situation "est d’abord de la responsabilité de ceux qui sont en charge du projet".Le projet a été mené "en dépit du bon sens", selon José Bové. "Le rapport qui sort cette semaine, et qui a été dévoilé chez certains de vos confrères la semaine dernière en partie, le démontre. Le dossier était mal ficelé, il n’y avait pas de besoin de construire un tel barrage (...) pour dix ou vingt fermes, avec “des problèmes de pollution minimes en aval”." En résumé, "ce projet n’aurait pas dû avoir lieu", et "le préfet n'aurait pas dû signer sa déclaration d’utilité publique".José Bové s'interroge in fine sur les motivations des élus et responsables locaux : "Est-ce un fantasme d’élu ? Le président du conseil général veut-il laisser son nom dans l’histoire ?" Dans tous les cas, il reproche au "préfet du Tarn, c’est-à-dire au ministre de l’Intérieur", d'avoir "laissé faire" le président du conseil général.