Pour l'avant projet de loi El-Khomri et contre sa dévitalisation, le président Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, dresse un bilan peu reluisant du mandat de François Hollande : "prince de l'ambiguïté". Sans complexe, celui qui est aussi président de la région Pays de la Loire s'affirme en faveur du cumul des mandats des élus de région et de département.
Invité de l'émission Territoires d'Infos, sur Sud Radio et Public Sénat, en direct du salon de l'Agriculture, le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau aurait pu voter l'avant projet de loi El Khomri, il regrette son report au 24 mars prochain : "avec mon groupe, nous voulions faire ce que nous avions fait avec la loi Macron : voter les mesures qui allaient dans le bon sens pour que demain, la France puisse avoir moins de chômage." Selon lui, la France a effectivement tout essayé pour lutter contre le chômage : sauf ce qui marche. Pour autant, Bruno Retailleau n'espère plus rien de ce texte : "c'est fini" répète-t-il. "Il suffit de voir le spectacle que le gouvernement nous donne. Il va y avoir un séminaire : si vous pensez que ce sont des groupes de paroles en France qui permettront de réformer le pays. Malheureusement, cette réforme sera dévitalisée."
"François Hollande est le prince de l'ambiguïté"
La seule condition pour réformer le pays selon Bruno Retailleau est d'avoir un mandat clair du peuple français pour le faire. Il tâcle Hollande de "prince de l'ambiguïté", élu pour une ligne très à gauche. "Il ne faut pas qu'il s'étonne quand après coup il constate que sa majorité se fracture sur une ligne qui n'a pas été celle pour laquelle il a reçu un mandat."Le président de la droite au Sénat réclame la création au mois d'avril d'une commission d'enquête sur les chiffres du chômage. "On est allé de bug en bug sur les chiffres. Il y a un risque, une tentative peut-être, en tout cas une tentation de faire un traitement statistique du chômage, puisque que le président de la République a dit que ce serait pour lui la ligne conductrice qui déterminera sa candidature." Pour lui, il s'agit de donner aux français une "opération vérité" sur les chiffres du chômage. Sans aucune preuves pour l'instant, Bruno Retailleau évoque un certain nombre d'indices, notamment l'annonce de la formation d'un demi millions de chômeurs par François Hollande, une mesure parfois accusée de vouloir réduire les chiffres des chômeurs de catégorie A pour un temps.
"On entre dans un nouveau monde politique"
La chute François Hollande dans le dernier sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio et Paris Match n'annonce pas un avantage pour la droite, c'est avant tout un chiffre "catastrophique pour la France", preuve que "le quinquennat aura été raté". Selon Bruno Retailleau : "tout ceux de ma propre famille politique qui considèrent que c'est une question d’arithmétique et qu'il faut que la gauche aille mal pour que la droite aille bien se trompent désormais. On entre dans un nouveau monde politique, un monde qui est dangereux : il ne suffit plus de profiter des faiblesses de l'adversaire pour qu'on en ressorte un certain nombre de victoires et de force, ça ne marche plus comme ça."Élu depuis 28 ans, président du groupe LR au Sénat mais aussi nouveau président de la région pays de la Loire, Bruno Retailleau ne rougit plus à l'entente du mot "cumulard" après avoir été critiqué lors de sa campagne pour la région : "je suis pour des élus et des parlementaires qui ne soient pas hors-sol. C'est parce que j'ai vécu la bataille contre la marée noire de l'Erika que j'ai pu faire passer au Sénat à l'unanimité le préjudice écologique qui a d'ailleurs été repoussé hier à la commission du développement de l'Assemblée nationale." L'élu ne se cache pas d'être pour le cumul des mandats puisqu'il "ne le fait pas pour lui, mais pour la France, qu'il veut des élus enracinés dans les territoires alors que tout se décide à Paris."Regardez l'interview de Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat et président de la Région Pays de la Loire, invité de l'émission Territoires d'Infos sur Sud Radio et Public Sénat, en direct du salon de l'agriculture.