Fondateur et président historique du Front national pendant des années, Jean-Marie Le Pen a été exclu de son propre parti en août 2015, après une longue procédure enclenchée suite à la volonté de sa fille Marine Le Pen de rendre le FN plus acceptable aux yeux de la société et de se débarrasser des éléments les plus sulfureux. Rétabli comme président d’honneur du parti par une décision de justice le 17 novembre, le "Menhir" compte bien profiter de ce statut pour mettre son petit grain de sel dans la machine frontiste.
Président d’honneur du FN, Jean-Marie Le Pen veut venir au bureau politique
Or, après une séquence électorale (présidentielle et législatives) qui s’achève bien en-deçà des espérances initiales des cadres du parti, le FN tiendra le 20 juin prochain un bureau politique qui s’annonce extrêmement tendu, à l’heure où les divisions internes au parti éclatent et où Florian Philippot est très critiqué. Interrogé par l’AFP suite à un article du Parisien, Jean-Marie Le Pen a confirmé son intention de se rendre à ce bureau politique. "Bonne question ! Normalement, oui. J'ai été rétabli dans mes droits, par la justice, mais j'attends pour l'instant une convocation officielle que je n'ai pas encore reçue", a-t-il affirmé.
Le FN risque une amende de 2000 euros par infraction constatée
Le très controversé personnage politique n’imagine pas que son parti lui interdise l’accès à cette réunion. "Ça serait un acte politique d'une grande importance. Ça voudrait dire que l'on ne tient pas compte des décisions de justice et que l'on maintient une ligne qui a pourtant fait la preuve aux élections de sa nuisance", a-t-il répondu. Son statut de président d’honneur devrait en théorie lui permettre d’être convoqué à toutes les instances statutaires du parti, "sous astreinte de 2 000 euros par infraction constatée".
Alors que le FN a fait appel de la décision de justice du 17 novembre dernier, il n’a officiellement plus organisé aucune réunion statutaire pour éviter justement que Jean-Marie Le Pen n’y participe. "On peut payer 2 000 euros, c'est encore dans nos moyens", a récemment glissé un dirigeant du parti, dans l'éventualité d'une venue de Jean-Marie Le Pen...
(Avec AFP)