Chargé d’assurer la liaison entre les parquets, les parquets généraux et la Chancellerie, Robert Gelli a tenu à démentir dans un courriel, révélé jeudi par Libération, les accusations de "cabinet noir" au sein de l’exécutif. Il évoque "une insupportable insulte au professionnalisme de l'institution judiciaire dans son ensemble".
"Je mets au défi quiconque de rapporter une intervention de ma part, qu'elle soit écrite, orale, directe ou indirecte, depuis ma prise de fonction en septembre 2014", a écrit le haut magistrat qui s'apprête à quitter son poste fin avril.
La DGAC "rend compte au seul ministre de la Justice"
En mars, la direction des affaires criminelles et des grâces avait été mise en cause dans le livre "Bienvenue Place Beauvau". Les journalistes présenté le service dirigé par Robert Galli comme une "une officine à la solde des intérêts des plus hautes autorités". Une affirmation ensuite reprise par François Fillon pour étayer ses accusations de "cabinet noir" au sein du pouvoir.
Dans le messages adressé aux procureurs et procureurs généraux, Robert Gelli explique que la DACG "rend compte au seul ministre de la Justice des informations qu'elle détient". "Je ne saurais concevoir qu'un des membres de la DACG (...) puisse communiquer des éléments tirés d'une procédure judiciaire à une autorité ou un service, ou encore à une personne extérieurs au ministère de la Justice", a ajouté l'ancien procureur de Nanterre et de Nîmes.
"Plus de 50.000 affaires étaient suivies" avant 2012 par la DACG, nécessitant donc des remontées d'informations des parquets et parquets généraux, un chiffre tombé "à moins de 8.000 en 2017", a affirmé le haut magistrat.