La tension monte entre la mairie de Calais et les associations d'aide aux migrants. Jeudi soir, Natacha Bouchard, la maire de Calais, a accusé les bénévoles de ces associations d'être complices en incitant les migrants à commettre des actes délictueux, à la suite des rixes d'une extrême violence qui ont éclaté entre des réfugiés Afghans et Érythréens, pendant lesquelles 21 personnes ont été blessées, touchées par balles, 4 étant toujours entre la vie et la mort.
François Guennoc, vice-président de l'Auberge des migrants, ne décolère pas après la sortie de la maire de Calais et envisage de saisir la justice pour diffamation.
"C’est ridicule. On joue un rôle pour la survie des migrants mais aussi pour la pacification des lieux. Imaginez que si on ne distribuait pas de repas, il y aurait certainement des agressions contre les Calaisiens ou des vols dans les supermarchés, a-t-il expliqué. Je peux vous dire qu’on a reçu, depuis ce matin, encore plus de messages d’insultes de personnes, probablement d’extrême-droite, qui prennent ça au pied de la lettre et qui pensent que c’est à cause des associations qu’il y a des migrants et que c’est nous qui les incitons à rester et leur donnons les moyens de se battre. On est inquiets parce que si on a des bénévoles qui, un jour, se font agresser par des militants d’extrême-droite, Mme Bouchard en portera une partie de la responsabilité, c’est clair."
Ce matin, Gérard Collomb, qui s'est rendu sur place jeudi soir, s'est entretenu avec les forces de l'ordre et a annoncé le renfort de deux compagnies de CRS et la prise en charge, par l'État, de la distribution des repas d'ici deux semaines.
Propos recueillis par Félix Mathieu pour Sud Radio