Interrogé sur le manque à gagner de 6 milliards d’euros prévu cette année dans les recettes de l’impôt sur le revenu, comme annoncé par la rapporteure générale du budget, Valérie Rabault, mardi, le député UMP du Val-de-Marne confirme le phénomène."Les recettes fiscales sont inférieures à ce qui était attendu. Six milliards d’euros manquent, cinq milliards l’année dernière. C’est la première fois qu’il manque autant d’argent sur l’impôt sur le revenu deux années de suite. Il se passe quelque chose sur l’impôt sur le revenu", affirme Gilles Carrez.
“On est dans une zone de rendement décroissant”
Pour Sud Radio, il décrypte ce renversement de tendance depuis deux ans : "Cet impôt a atteint un tel niveau que cela modifie le comportement de ceux qui le payent.""L’impôt sur le revenu français est le plus concentré au monde, rappelle le président de la commission des finances de l'Assemblée nationale. 370 000 foyers sur 37 millions payent à eux seuls plus de 30 % de l’impôt sur le revenu en France, 37 000 en payent 10 % (…) Tout cela contribue à modifier les comportements." Et ce n'est pas la suppression de la première tranche annoncée à la rentrée qui va inverser la tendance. Au contraire, "cela va accentuer la concentration sur certains", regrette Gilles Carrez. "Les contribuables les plus aisés commencent à quitter le pays de façon massive (…) On est dans une zone de rendement décroissant", analyse le député de l'opposition.Pour le député d'Ile-de-France, le pays ne peut plus compter sur l'augmentation des recettes fiscales pour équilibrer son budget, il doit donc diminuer ses dépenses. "Le Gouvernement a compris une chose : il ne peut pas augmenter les impôts. Il doit donc s’attaquer aux dépenses. Il le promet, mais il n’y a pas le début d’une réforme de structure, d’une réforme de fond", regrette Gilles Carrez.
Les fonctionnaires et les guichets sociaux
Parmi les solutions, le maire de Perreux-sur-Marne suggère d'en finir avec "le dogme de la stabilité du nombre de fonctionnaires" et l'augmentation "à toute vitesse" des guichets sociaux. Il cite "l’aide médicale d’Etat, passée de plus de 500 millions à près d’un milliard d’euros" depuis l'accession au pouvoir des socialistes en 2012. "Avec ces dépassements, on a beau supprimer des crédits d’investissement, on continue à creuser les dépenses, regrette le député. Ce n’est pas comme cela qu’on va préparer l’avenir."