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Cécile Hautefeuille : "Radier un chômeur reste subjectif car c'est l'agent de contrôle qui décide"

Par La Rédaction

Cécile Hautefeuille (Journaliste et auteure de "La machine infernale : racontez-moi Pôle Emploi") était ce mercredi l'invitée de Véronique Jacquier dans le Grand Soir Sud Radio.

 

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Le gouvernement s'est mis dans le tête de renforcer le contrôle des chômeurs. Dimanche, lors de son allocution télévisée, le chef de l'État a ainsi milité pour davantage de vérifications. Quant au "patron des patrons" Pierre Gattaz, lequel s'est fendu d'une sortie qui n'a pas manqué de faire réagir, il propose ni plus moins la mise en place d'un "contrôle journalier ou hebdomadaire" des demandeurs d'emploi. Est-ce faisable ? Comment se déroulent les contrôles déjà en vigueur aujourd'hui ? Éléments de réponse avec Cécile Hautefeuille

"Près de la moitié des allocataires de l'assurance chômage travaillent"

Invitée ce mercredi du Grand Soir Sud Radio, cette journaliste et auteure de "La machine infernale : racontez-moi Pôle Emploi" connaît tous les rouages de l'agence publique et notamment la gestion des contrôle. Elle nous en décrit les principaux aspects. "En France, il y a 200 agents de Pôle emploi qui sont depuis 2015 - c'était d'abord une expérimentation, c'est maintenant généralisé - dédiés au contrôle des chômeurs", explique-t-elle précisant qu'il y a "parfois des conseillers qui alertent sur certains dossier mais sinon, ce sont des contrôles aléatoires". À titre de comparaison, rappelle-t-elle, "en Grande Bretagne, vous avez les "Jobs center" - l'équivalent de notre Pôle emploi - où vous devez prouver que vous recherchez un travail à peu près tous les quinze jours". Chose qui nous paraît difficilement réalisable en France, au regard des maigres effectifs chargés de contrôler. Un contrôle régulier, tel que le préconisent certains, ne pourra donc se faire qu'à condition d'y mettre les moyens.

M. Hautefeuille émet par ailleurs des doutes quant à la fiabilité de la gestion humaine de plusieurs cas. Elle en veut pour preuve l'exemple d'un dossier qu'elle a suivi pour les besoins de son ouvrage. "J'ai rencontré une personne qui a été contrôlée sur une période de 12 mois, durant laquelle elle a dû montrer toutes les preuves de ses recherches. Sur cette période de 12 mois, elle en avait travaillé 6 mais elle a quand même été radiée 15 jours, elle n'a pas compris pourquoi et n'a pas eu d'explications (...) ça s'est réglé devant la justice où du coup la radiation a été annulée", raconte-elle. "On voit bien que la décision de choisir si, oui ou non, la recherche est suffisante, reste assez subjective parce que c'est l'agent de contrôle qui décide", déplore-t-elle. Et notre consœur de rappeler - comme pour mieux tordre le cou aux clichés qui ont la dent dure - que "près de la moitié des allocataires de l'assurance chômage travaillent, ça veut bien dire qu'ils sont en recherche active".

>> Retrouvez l'intégralité du podcast de l'interview :

 

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