Jeudi 3 septembre, le gouvernement a dévoilé le plan de relance baptisé France Relance. Un plan qui inquiète certains politiques du fait de l’énorme dette qu’il va laisser à la France et qu’il faudra rembourser. Cédric O estime que "ne rien faire serait pire, et pourrait laisser l’ensemble de l’économie française s’écrouler".
Investir dans le numérique
Le secrétaire d'État explique qu’il faut investir "maintenant", faisant un parallèle avec la crise de 2008 durant laquelle, "c’est là que les GAFA ont construit leur puissance en profitant du fait qu’eux avaient plein d’argent et que les autres allaient mal pour repartir de l’avant". Pour ce qui est de la dette, "on la paiera le moment venu, et par ailleurs on bénéficie en ce moment de taux d’intérêts qui sont très bas", souligne Cédric O.
De ce plan de relance, au budget global de 100 milliards d’euros, 7 milliards seront dédiés au numérique. "Ils vont servir à trois choses principales", explique-t-il, dont "investir dans notre écosystème technologique" afin de "faire émerger des champions français et des champions européens" ce qui devrait également permettre de créer des emplois. "On doit faire en sorte d’avoir nous-mêmes nos propres GAFA", recommande le secrétaire d'État. Le gouvernement compte également "investir dans le numérique du quotidien", permettant d’améliorer la vie de chacun mais qui peut être un "enfer" pour ceux qui en "sont coupés".
La fibre généralisée sur l'ensemble du territoire
Pour atteindre cet objectif, Cédric O annonce "la généralisation de la fibre sur 100% du territoire français d’ici 2025". "On veut considérer la fibre comme un service universel", insiste le secrétaire d'État qui prévoit de lancer un grand plan de formation au numérique. "Il y a un Français sur six qui n’utilise pas un ordinateur, et un Français sur trois qui manque de compétences", rappelle-t-il. 400 millions d’euros du plan de relance seront dédiés "à accompagner la transition numérique des TPE-PME", précise le secrétaire d’État au numérique. L’avenir, c’est de "garder les commerces" mais faire en sorte "qu’ils tirent partie du numérique pour faire face au e-commerce et Amazon".
Le problème qui reste à résoudre est celui de réussir, dans les faits, à faire face aux géants américains des GAFA ou encore aux géants chinois en pleine croissance. "Il faut regarder ce qu’il se passe en Europe : il n’y a pas un pays qui investit plus dans ses start-up que la France, il n’y a pas un pays qui fait plus pour son écosystème numérique que la France", souligne Cédric O. "On peut toujours dire que ce n'est pas assez", concède le secrétaire d’État, mais "j’ai très bon espoir que d’ici cinq ans on ait fait émerger de grosses entreprises et que certains de nos champions soient des entreprises du numérique".
L'épineuse question de la 5G
Le futur réseau mobile 5G continue de faire débat auprès de la population. Cédric O annonce toutefois que "nous tiendrons le calendrier qui a été évoqué, qui est celui de fin septembre". Il va d’ici-là rencontrer "les élus locaux" et les "associations". "Les fréquences qui seront mises sur le marché avant la fin de l’année sont bien connues, et ont déjà été utilisées pour d’autres choses", rassure le secrétaire d'État pour qui "il n’y a pas de problèmes". Néanmoins, Cédric O concède qu’il y a "des questions qui peuvent se poser sur les ondes millimétriques, la technologie 5G qui viendra dans quelques années". Il en va de même pour "les normes des téléphones".
Face aux critiques des opérateurs sur la décision de l’Anssi d’exclure l’équipementier Huawei du déploiement de la 5G en ne délivrant que des autorisations temporaires, Cédric O précise toutefois que l’Anssi a donné des autorisations "à tous les équipementiers, y compris l’équipementier chinois". Cela n'empêche pas que, "dans certaines configurations", le gouvernement privilégie "la souveraineté française". Huawei est en effet accusé par le gouvernement américain de réaliser de l’espionnage. Une critique sur laquelle Cédric O ne se prononce pas mais qui insiste sur la "préoccupation de notre souveraineté nationale".
Une application en mal de résultats
L'application StopCovid n'a pas rempli l'objectif escompté, avec 2,3 millions de téléchargement. "Cela marche en Allemagne, un peu en Suisse", s'étonne pourtant le secrétaire d'État qui estime qu'il y a "de la communication à faire et de la prévention à lever". La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) doit communiquer son rapport "dans les heures ou les jours à venir". "Je ne suis pas inquiet", assure Cédric O pour qui "cette application pourrait être plus utile si elle était plus téléchargée". "Dans une période où l'épidémie repart, il serait beaucoup plus utile que plus de personne l'ait", estime-t-il.
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