Nicolas Hulot veut interdire la production de pétrole à l'horizon 2040 en France. Si le pays n'a bien sûr rien à voir avec les monarchies pétrolières du Golfe ou encore l'État américain du Texas, il existe pourtant quelques exploitations qui pourraient être menacées, notamment celle de Parentis-en-Born (Landes), en activité depuis 60 ans et la découverte du gisement par la compagnie Esso. Le maire LR de la commune landaise Christian Ernandoréna dénonce ce projet, qu'il considère avant tout comme étant idéologique.
"Le discours de Nicolas Hulot, c'est de l'idéologie, ce n'est pas sérieux"
Invité de Patrick Roger ce mercredi dans le Grand Matin Sud Radio, l'élu a d'abord tenu à rappeler qu'une telle mesure représente un danger pour l'emploi local. À Parentis, le pétrole concerne "une centaine d'emplois directs et 200 sous-traitants", auxquels s'ajoutent les emplois des "Écoserres créées grâce au gisement", "ce qui fait en tout 600 emplois dans une commune de 6 000 habitants. Vous vous rendez compte, ça fait 10% de la population", explique-t-il. Sceptique quant aux perspectives de dialogue avec le ministre de la Transition écologique et solidaire, M. Ernandoréna espère toutefois obtenir un report avec l'aide de la région. "Je ne pense pas que j'arriverai à convaincre Monsieur Hulot mais, j'ai par contre écrit à Édouard Philippe qui m'a répondu que le projet de loi était moins dur que ce qui était prévu à l'origine (...) j'ai par ailleurs écrit au président PS du Conseil régional d'Aquitaine Alain Rousset - que je remercie pour sa réponse - qui va rencontrer le Premier ministre et va proposer un report de 10 ans, ce qui permettrait quand même de continuer à exploiter le gisement", précise-t-il.
"Ce que je reproche à Nicolas Hulot, c'est sa posture. Pourquoi ? Parce qu'il part du principe qu'en 2040, la France n'aura plus besoin de pétrole. Je veux bien que tout le monde ait sa voiture électrique, mais comment va-t-on faire voler les avions ? Comment va-t-on faire naviguer les porte-conteneurs qui consomment des quantités énormes de carburant", questionne-t-il. "En 2040, on aura toujours besoin de pétrole, sans doute moins, mais on en aura besoin. Et au lieu d'exploiter celui qui est chez nous et qui est propre, nous allons importer, ce qui créera trois fois plus de CO2", déplore-t-il . Selon lui, le discours de M. Hulot "n'est pas sérieux" et relève "de l'idéologie" car "on parle d'arrêter l'exploitation mais on ne parle pas de limiter les importations (...), le projet aurait été plus cohérent si, pour limiter la consommation, on avait aussi décidé de limiter les importations". Et l'intéressé de rappeler, comme pour mieux blâmer le ministre, que ce dernier a "reculé sur le CETA (...) qui prévoit notamment l'importation du pétrole de schiste, dont l'exploitation n'a jamais été autorisée en France".