Si le Front national adoptait une position relativement libérale sur les questions économiques du temps de la présidence de Jean-Marie Le Pen, l’arrivée de Marine Le Pen à sa tête et l’influence grandissante de Florian Philippot auprès d’elle a progressivement infléchi la doctrine économique du parti pour en faire aujourd’hui un pourfendeur du libéralisme et de l’euro. Problème, la question de la sortie de la France de la zone euro a été l’un des points sur lesquels le Front national est paru le moins à l’aise et le plus confus lors de cette campagne présidentielle. Au point d’en abandonner l’idée ?
"Marine doit entendre ce message"
Plusieurs voix plaident en tout cas en ce sens au sein du parti. Député du Gard élu sous l’étiquette du Rassemblement Bleu Marine, Gilbert Collard est de ceux-là. "Pour nous, la question de l'euro c'est terminé, le peuple a fait son référendum dimanche dernier. Marine doit entendre ce message", a-t-il déclaré au Parisien. Une déclaration qui sonne comme une pierre de plus dans le jardin de Florian Philippot, adepte de la sortie de l’euro et déjà désigné responsable de la défaite par nombre de militants FN. "Bien sûr qu'il y a un avis de tempête sur lui depuis dimanche soir", confie ainsi au Parisien un élu FN à son sujet.