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Collard : "Philippot ? Ne confondez pas un coup de pétard avec un coup de tonnerre"

Par Benjamin Jeanjean

Au micro de Sud Radio, le député du Gard Gilbert Collard réagit à la décision de Florian Philippot de quitter le Front national, lui qui était sous pression depuis plusieurs jours.

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"On m'a dit que j'étais vice-président à rien... Je n'ai pas le goût du ridicule, je n'ai jamais eu le goût de rien faire, donc bien sûr je quitte le Front national". Sur le plateau de France 2, Florian Philippot a officialisé ce jeudi matin son départ du parti frontiste, lui qui était très contesté en interne depuis l’élection présidentielle du printemps dernier. Député du Gard apparenté FN, Gilbert Collard était au micro de Sud Radio pour réagir à cette décision, qu’il refuse de qualifier de coup de tonnerre.

"Il aurait pu rester à sa place de vice-président"

"Quel grand mot, un coup de tonnerre… Ne confondez pas un coup de pétard avec un coup de tonnerre… Il faut avoir la sagesse des mots. C’est dommage qu’il parte parce qu’il n’a pas les mandats d’autorité qu’il a exercés jusqu’à présent. Le motif de son départ est lié aux délégations que Marine Le Pen lui retire. Moi je n’ai pas de délégations, ce n’est pas pour autant que je me retire du mouvement. Et bien d’autres sont dans ma situation. Je crois que chacun doit être à sa place, et il ne faut pas qu’il y ait un porte-parole officiel qui parle à la place de la présidente. C’est ce que j’ai toujours dit. Je constate que c’est le retrait des délégations qui fait partir Florian, et il aurait pu rester à sa place de vice-président", déclare le célèbre avocat.

"Je crois qu’il y a une blessure narcissique"

"Évidemment, la presse va y donner une certaine importance, on va mettre des boîtes de conserve sur les étagères médiatiques pour les meubler. Mais sinon, ça ne va pas plus loin qu’une question de personne", ajoute-t-il tout en se montrant réservé sur un éventuel retour prochain de l’eurodéputé frontiste. "À tout pécheur, miséricorde. Je crois qu’il y a une blessure narcissique, et que ça ne va pas plus loin. Il n’est pas question de re-diaboliser le Front national, on serait bien bêtes. Mais il n’est pas non plus question de refaire de la dédiabolisation, qui est un piège à cons. On n’est pas diaboliques ! Ce sont les autres qui veulent que nous le soyons pour arranger leurs combines électorales, c’est tout !", tonne-t-il.

"C’est une affaire de relations personnelles"

Alors que les critiques pleuvaient depuis plusieurs semaines sur Florian Philippot en interne, Gilbert Collard a notamment évoqué son accent mis sur les questions socio-économiques et son omniprésence médiatique. "Cette contribution relative aux questions sociales est le fait de beaucoup de personnes et pas exclusivement de M. Philippot. Ensuite, la question de l’euro ne va pas se poser avant cinq ans. Il n’y a pas de divorce fondamental sur cette question, on est d’accord sur le fait que cette monnaie est pourrie, mais on prend acte que l’opinion publique ne veut pas changer. Ce n’est pas une modification doctrinale de nature à provoquer des dépressions nerveuses. Je crois que c’est une affaire de relations personnelles, de bilan, de nécessité de faire comprendre aux uns et aux autres qu’ils n’ont pas à aller dans les médias tous les jours pour parler au nom de la présidente et du mouvement", explique-t-il.

Propos recueillis par Félix Mathieu.

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