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Damien Abad : il faut que "le risque pandémique" soit considéré comme "aussi important que le risque terroriste"

Par La Rédaction

Damien Abad, député LR de l'Ain et président du groupe LR à l'Assemblée nationale, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 3 décembre 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Damien Abad interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 3 décembre 2020 à 7h40.

La famille de Valéry Giscard d’Estaing, président de la République entre 1974 et 1981, a annoncé son décès dans la soirée du 2 décembre. Damien Abad se souvient que l’ancien président lui a "donné envie" de faire de la politique. Le porte-parole Les Républicains adhérait alors à l'UDF, "mon premier mouvement politique, celui de Valéry Giscard d’Estaing". "J’appréciais chez lui à la fois sa passion pour l’Europe, son goût de modernité pour la France et également son goût pour les libertés. Et je crois que c’est ça qu’on retiendra chez lui", confie le député.

"La droite aujourd’hui doit aussi avoir ce courage"

Pour le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, la droite devrait s'inspirer quelque peu de Valéry Giscard d’Estaing pour se renforcer. "Je crois à un certain nombre d’évolutions, à la modernité sociétale", souligne le député qui se rappelle que l’ancien président a abaissé le droit de vote à 18 ans et "qui fait la loi avec Simone Veil sur l’IVG". "Je crois que la droite aujourd’hui doit aussi avoir ce courage-là", estime son représentant.

Fervent européen, Valéry Giscard d’Estaing est parfois critiqué pour avoir donné beaucoup de place à l’Europe et à l’Allemagne. "Je ne tomberai pas dans ces critiques-là", déclare Damien Abad. "Il a eu cette passion pour l’Europe, cette conviction profonde que le couple franco-allemand était le moteur de l’Europe, et que l’Europe était la meilleure invention du XXe siècle", souligne-t-il.

"La France était mal armée"

Damien Abad est à l’origine et à la vice-présidence de la Commission d’enquête sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 qui, d’après les premières conclusions, la France n’était pas prête à l'affronter. "La France était mal armée, mal préparée, il y a eu des dysfonctionnements, des défaillances sur les masques, sur les tests...", déplore le député. Coécrit avec Éric Ciotti, ce rapport ne veut pas désigner "des coupables" mais proposer "des solutions", explique l'élu. Ce rapport, qui s’accompagne de "29 propositions concrètes", veut surtout dire "plus jamais ça, et surtout réarmons la France". "Faisons en sorte que le risque pandémique, soit aussi important que le risque terroriste", appelle le parlementaire.

Parmi les propositions, certaines "peuvent se mettre en place très rapidement", déclare Damien Abad, comme la transformation des Agences régionales de Santé (ARS) en Agences départementales de Santé. "Ce que je propose, c’est qu’on ait une loi quinquennale, une loi de programmation sur la santé avec plusieurs axes", parmi lesquels : la déconcentration, le pilotage, les stocks stratégiques ou encore les Ehpads. "Il y a eu 16.000 personnes qui sont mortes dans les Ephads durant cette crise", rappelle-t-il.

"Tester massivement les Français avant les fêtes de Noël"

Jean Castex a annoncé, mercredi 2 décembre, une campagne de tests massive dont il va donner les détails dans le courant de la journée. "Ce matin, nous allons défendre une résolution à l’Assemblée nationale qui vise à proposer au gouvernement de tester massivement les Français avant les fêtes de Noël et de fin d’année, pour éviter que papy et mamie aillent manger la bûche dans la cuisine".

Ensuite, le député prévoit "une deuxième série de tests massive, lorsque les fêtes seront finies" afin d’éviter "une troisième vague". "Si on fait des tests, on peut capter les asymptomatiques qui représentent 50% des personnes contaminées, et donc diminuer la propagation du virus", souligne Damien Abad.

"Accélérer les processus sur les tests salivaires"

Quant à la faisabilité, en un si court délai, il rappelle que la région Auvergne-Rhône-Alpes dispose de 2 millions de tests "pour 8 millions de personnes" et qu’une campagne sur différents sites "pour permettre aux Rhônalpins de se faire tester" sera lancée "avec 10.000 bénévoles", note le député pour qui, il faut accélérer "les processus sur les tests salivaires", jugés "beaucoup plus faciles".

"Je souhaite qu’on accélère les choses" sur les tests parce que "c’est un enjeu majeur pour éviter une troisième vague". "Lors du premier confinement, l’Allemagne a testé 20 fois plus que la France, et en a payé malheureusement les pots cassés", rappelle Damien Abad.

"Il faut promouvoir cette vaccination"

Au sujet de la vaccination, le député de l'Ain appelle à "prévoir les lieux et les conditions de stockage". "Il faut avoir une stratégie ciblée, des populations fragiles, les personnes dans les Ehpad, les personnels soignants puis dans un deuxième temps une vaccination grand public que je souhaite mettre en place d'ici mars-avril", annonce-t-il. Pas question pour autant de rendre le vaccin obligatoire, "cela aura pour conséquence de renforcer des thèses complotistes", estime l'élu qui appelle néanmoins à "promouvoir cette vaccination, le meilleur atout pour sortir de cette crise sanitaire".

Dans le pays de Pasteur, Damien Abad espère que les Français auront confiance dans ce vaccin. "Il faut d'abord s'appuyer sur le vaccin américain pour la première phase", estime-t-il, encourageant dans un deuxième temps la production "d'un vaccin français qui montre son efficacité, sa fiabilité et qui évite les effets secondaires". De son côté, le député annonce qu'il se fera vacciner "quand le moment sera venu". Pour lui, les hommes politiques doivent "encourager cette vaccination mais dans des conditions qui soient strictes sur le plan sanitaire".

"Remettre de la clarté et de la cohérence"

Les professionnels de la montagne déposent un recours devant le Conseil d'État contre la fermeture des remontées mécaniques. "On est passé de l'absurdistan au déliristan", s'indigne le député. Après l'annonce de contrôles aux frontières pour éviter de voir les Français partir skier en Suisse, l'élu de l'Ain rappelle qu'il y a des frontaliers qui tous les jours vont travailler en Suisse. "Comment va-t-on faire ces contrôles ?", interroge-t-il, en faisant un parallèle sur la fermeture des commerces non-essentiels. "Quand on a fait une bêtise, on la propage en fermant les rayons non-essentiels dans les supermarchés", déplore le parlementaire. "Il faut revoir cela, c'est totalement liberticide et je soutiens ce recours", affirme-t-il, appelant à "remettre de la clarté et de la cohérence".

À moins de 18 mois des élections présidentielles, le camp des Républicains n'a toujours pas trouvé son favori. Si certains dénoncent une "lenteur" de la part de Christian Jacob, Damien Abad "ne crois pas aux modes de désignation". "Je pense que le système de primaires, de départage est un système usé, usité, que ni les militants ni les sympathisants veulent", argumente-t-il. "Il faut qu'un candidat puissent se dégager", ajoute le député qui souhaite attendre les prochaines élections régionales en juin, qui pourront redessiner la carte politique. "Emmanuel Macron est parti tardivement et est arrivé président de la République", rappelle le porte-parole de la droite qui appelle à "attendre", mais surtout à "rendre ce temps utile, avec des propositions". "Le moment du leader viendra", assure l'élu.

 

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