David Belliard : "Les tests salivaires doivent être absolument systématisés"
Les cas de contaminations, en France, repartent à la hausse selon les données de Santé Publique France. De quoi inquiéter, alors que les écoles rouvrent le lundi 26 avril. "Je suis pour qu'on rouvre les écoles, dès qu’on le peut", déclare David Belliard qui constate que "nous n’avons pas profité de ces dernières semaines" afin de préparer la rentrée, notamment au niveau "de la vaccination de la communauté éducative, des profs, des agents dans les écoles". La question des "tests salivaires qui doivent être absolument systématisés", pour le maire adjoint écologiste de la mairie de Paris, n’a pas non plus été réglée.
"De la même manière, nous n’avons toujours pas préparé la pédagogie à distance", déplore David Belliard. "On est comme des lapins tétanisés qui regardent les phares d’une voiture" malgré une crise sanitaire qui dure depuis désormais un an. Or, selon lui, le virus ne va pas disparaître, "et nous avons l’impression que le gouvernement ne nous permet pas de nous adapter" alors qu’il "faut nous adapter aujourd’hui à une nouvelle donne sanitaire".
[#SudRadio] @David_Belliard " Je suis pour la réouverture des écoles dès qu'on le peut. Mais nous n'avons pas profité de ces semaines pour se préparer à la rentrée : vaccination, systématisation des tests etc...On est comme des lapins dans les phares, au bout d'un an! "
— Sud Radio (@SudRadio) April 21, 2021
"Les décisions sont prises du haut et s’imposent vers le bas"
Le protocole sanitaire pour les écoles primaires n’a pas encore été totalement défini, ce que certains syndicats de professeurs et de parents d’élèves critiquent. "C’est toute l’impréparation du gouvernement", pointe David Belliard qui juge que "c’est aussi une méthode de gouvernance qui n’est pas du tout adaptée". "Il y a des décisions qui sont prises par le président de la République, et lui seul : elles sont prises du haut et s’imposent vers le bas", regrette le maire adjoint, "alors que nous avons absolument besoin d’avoir une discussion".
Les protocoles et les décisions, seront apprises par les élus "dans la presse, sans qu’il y ait eu de discussions", témoigne-t-il. Une situation qui vaut "pour cette rentrée" mais aussi "pour toutes les actions, pour toutes les décisions" de ces derniers temps. "C’est un problème, et surtout c’est inefficace", résume l'élu.
[#SudRadio] @David_Belliard " Nous collectivités locales apprendront les protocoles de rentrée dans la presse! #Macron décide seul et c'est inefficace. Toutes les prévisions et dates de réouverture se sont révélées fausses jusqu'ici "
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"Toutes les prévisions se sont révélées fausses jusqu’à maintenant"
Le gouvernement espère rouvrir les terrasses des cafés et restaurants ainsi que certains lieux culturels, aux alentours du 15 mai. "On verra", déclare David Belliard qui ne manque pas de souligner que "toutes les prévisions se sont révélées fausses jusqu’à maintenant". Il demande que soit mise en adéquation "la dynamique épidémique", alors que les cas augmentent et que les capacités hospitalières "n’ont pas bougé".
"Nous sommes dans un état d’impréparation, après un an d’épidémie, et je trouve ça gravissime, c’est une faute", accuse-t-il.
[#SudRadio] @David_Belliard " Cette impréparation au bout d'un an est une faute " #Covid #CriseSanitaire
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Dès le samedi 24 avril, les voyageurs de plusieurs pays d’Amérique du Sud, mais pas ceux venant d’Inde, seront soumis à une quarantaine obligatoire de dix jours à leur arrivée en France. Une décision que certains jugent tardive. "Là encore, on voit qu’il y a toujours une sorte de retard à l’allumage", juge David Belliard. "À chaque fois, on est toujours en retard", regrette l'élu. "On est la sixième puissance économique du monde, on s’en gargarise suffisamment, et aujourd’hui on voit que d’autres pays, par exemple Israël, sortent de cette épidémie."
"Ce sont les états généraux du printemps républicain"
Marlène Schiappa a lancé, mardi 20 avril, les états généraux de la laïcité, fortement critiqués et qualifiés de simple opération de communication. David Belliard estime effectivement que c’est "une mascarade, une fumisterie, de l’enfumage". Pour l’élue écologiste, Marlène Schiappa "fait ce que le gouvernement sait faire de mieux c’est-à-dire demander l’avis aux gens alors qu’ils ont déjà décidé", notamment car la Loi sécurité a déjà été votée et adoptée.
"Ces états généraux, ce sont les états généraux du printemps républicain", estime-t-il et ne concernent qu’une "toute petite partie des intellectuels". "Franchement, ça ressemble plutôt à une assemblée générale du Rassemblement National", confie David Belliard. "En utilisant les fake news, les mensonges, en nous caricaturant, Marlène Schiappa devient la principale VRP du Rassemblement National", critique l'élu écologiste qui voit la ministre déléguée "faire le jeu de Marine Le Pen en attisant les haines."
[#SudRadio] @David_Belliard " @MarleneSchiappa est la principale VRP de @MLP_officiel. Les #EtatsGenerauxdelaLaicite sont une assemblée générale du @RNational_off "
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"Le peuple de gauche ne leur pardonnerait pas un nouvel échec"
À un an des élections présidentielles, la gauche se prépare à s'unir pour éviter un nouveau duel Le Pen-Macron. Samedi 17 avril, plusieurs personnalités fortes "de la gauche, des écologiste, du camps progressiste" se sont réunies. "Je m'en réjouis, j'étais favorable à une union beaucoup plus large si nous voulons sortir d'un choix mortifère entre la République en marche et le Rassemblement national", confie David Belliard qui appelle à "proposer une alternative".
Après cette réunion autour de Yannick Jadot, Eric Piolle ou encore quelques représentants de la France insoumise, "c'est maintenant aux partis de travailler, leur responsabilités est immense", estime l'élu parisien qui rappelle que "le peuple de gauche ne leur pardonnerait pas un nouvel échec". David Belliard fait part de sa confiance et son enthousiasme et annonce une nouvelle réunion en mai.
"On profite de l'espace public avec beaucoup d'incivilité"
Après la vague de tweets au hashtag #SaccageParis, David Belliard reconnaît "un certain nombre de difficultés". "Il y a des endroits, des moments, où il nous faut encore agir", appelle-t-il, en rappelant que les agents sur le terrain "travaillent dans des conditions extrêmement difficiles", la crise sanitaire provoquant un absentéisme de 10% à cause des cas contacts et des agents malades. "Nous sommes confinés chez nous, on profite de l'espace public avec beaucoup d'incivilité", souligne-t-il.
Mais la polémique ne plaît pas à l'élu parisien qui vise particulièrement Bernard de la Villardière. "Il nous explique que, place de la Concorde, c'est sale de mettre des plots jaunes parce que nous sécurisons les pistes cyclables provisoires", rapporte David Belliard. Il rappelle que ces corona pistes sont installées pour "sécuriser les cyclistes qui traversent cette place". "Je suis extrêmement choqué, la sécurité passe avant le petit confort visuel de Bernard de la Villardière", confie l'adjoint à la mairie de Paris qui annonce que "65 kilomètres seront pérennisés, dont la première avenue de la République". L'objectif est de pérenniser le total "avant les Jeux olympiques de 2024".
"Remettre de l'humain dans nos rues"
Le thème de l'insécurité ne déstabilise pas l'écologiste qui rappelle ses "propositions fortes pour remettre de l'humain dans nos rues". Il appelle à remettre du personnel de police sur le terrain, "pour lutter notamment contre l'incivilité qui représente 80% des problèmes dans l'espace public". "Au lieu d'investir dans des caméras, il faut d'abord investir dans des agents, des nouvelles forces sur le terrain", insiste-t-il, confiant croire "à la police de proximité, aux forces de l'ordre sur le terrain".
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