"Il n’y a pas une once de patriotisme dans le projet d’Emmanuel Macron". Sur le plateau de Territoires d'Infos, la matinale de Sud Radio et Public Sénat, présentée par Cyril Viguier avec la presse quotidienne régionale, David Rachline, directeur de campagne de Marine Le Pen, a fermement critiqué la candidature d’Emmanuel Macron. "Nous continuerons de défendre l’identité française face à M. Macron qui pense qu’il n’y a pas de culture française, qu’il est nécessaire d’aller à l’étranger insulter notre pays, etc. (…) Il est le candidat de la dilution de la France dans cet ensemble européen sans frontières et sans protection", a-t-il dénoncé, avant de pronostique que "ce second tour sera un référendum pour ou contre la France".
Interrogé sur le retrait (temporaire ?) de Marine Le Pen de la présidence du Front national, David Rachline trouve cette décision justifiée. "C’était important car elle se met en phase avec les institutions de la Ve République et se met au dessus des partis. Elle veut rassembler le peuple français et pas uniquement les électeurs du FN", explique-t-il.
"Il peut y avoir une grande alliance pour soutenir Marine"
Conscient de la nécessité pour Marine Le Pen de "ratisser" large pour espérer gagner le second tour, son directeur de campagne a également lancé un appel à de nombreux électeurs. "Une majorité de Français ont voté au premier tour pour un candidat eurosceptique ou eurocritique. On veut les rassembler en leur disant qu’il n’y a pas d’espoir avec le candidat du système qui veut une accélération du processus européen. (…) Sur les 144 engagements, certains d’entre eux sont parfaitement compatibles avec les inquiétudes et les envies de certains électeurs qui se sont portés sur d’autres candidats", a-t-il déclaré, citant notamment la direction prise par l’Union européenne pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, la fin du laxisme judiciaire pour les électeurs de François Fillon ou encore des projets "assez proches dès le premier tour" avec Nicolas Dupont-Aignan. "Sur bien des sujets, il peut y avoir une grande alliance pour soutenir Marine", résume-t-il.
David Rachline a, sans surprise, attaqué Emmanuel Macron sur sa "nouveauté" en politique. "Avec autour de lui des hommes et femmes adhérents au PS depuis les années 1980, avec des Jacques Attali, des Robert Hue, toute une série de gens qui incarnent le système et qui l’entourent... Nous, nous proposons un projet véritablement alternatif. (...) Marine n’a jamais été aux responsabilités à la tête de l’État. M. Macron, on l’a vu quand il était pouvoir avec M. Hollande", déplore-t-il avant de dénoncer le "flou artistique" dont a bénéficié selon lui Emmanuel Macron. "Nous allons y mettre un terme", prévient-il.
"Beaucoup plus" de 60 députés pour le FN après les législatives ?
Également interrogé sur les législatives à venir, David Rachline s’est montré assez ambitieux pour le Front national, fort d’une carte électorale du premier tour où Marine Le Pen est arrivé en tête dans "47 départements et quasiment 20 000 communes, ce qui est très enthousiasmant". S’il se refuse à livrer un chiffre précis, le sénateur-maire de Fréjus assure que le FN aura "beaucoup plus" que 60 députés. Enfin, à l’approche de la mise en application du non-cumul des mandats, David Rachline a indiqué qu’il allait abandonner son mandat de sénateur pour se concentrer sur celui de maire de Fréjus, "le choix du cœur pour cette ville où j’ai été élevé, où j’ai grandi, et que j’ai commencé à redresser" selon lui.
Invité : David Rachline - Territoires d'infos... par publicsenat