C’est assurément une petite bombe dans le quotidien du Front national, et un tournant décisif pour le parti présidé par Marine Le Pen. En voyant son éternel bras droit Florian Philippot quitter le navire, la candidate malheureuse à la dernière élection présidentielle sait bien que les prochaines semaines seront capitales pour l’avenir du FN. Sénateur-maire de Fréjus (Var), David Rachline était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce vendredi. Il revient sur ce départ précipité.
"Florian, un garçon qui a beaucoup apporté à notre mouvement"
"Il n’est pas question de purge. Il y a eu un désaccord, on peut le dire. Marine a demandé une clarification à Florian Philippot, qui était à la tête d’une association et en même temps vice-président à la communication et à la stratégie. Pour des raisons de sérénité et de débat, il était utile que chacun soit concentré sur ses responsabilités au Front national. C’est ainsi que Louis Aliot, qui était aussi à la tête d’une association, a démissionné de la présidence de celle-ci. Florian n’a pas souhaité clarifier les choses, il en a manifestement tiré les conclusions. Je le déplore, je vous le dis franchement. C’est un garçon qui a beaucoup apporté à notre mouvement. Pour autant, notre mouvement est composé de centaines de milliers de militants qui ne souhaitent qu’une chose : être rassemblés derrière Marine Le Pen pour débattre de notre stratégie et de notre manière de fonctionner", déclare-t-il, rejetant l’idée que les proches de Florian Philippot puissent être menacés. "Chacun a sa place au Front national à partir du moment où on est patriotes et où on souhaite faire gagner aux côtés de Marine Le Pen les idées que nous défendons depuis plusieurs années", ajoute-t-il.
Jean-Marie Le Pen est-il en train de retrouver son influence au #FN ? La mise au point de @david_rachline sur Sud Radio pic.twitter.com/5s8qVNZS7z
— Sud Radio (@sudradio) 22 septembre 2017
"Le cap politique et stratégique est fixé par Marine Le Pen"
Partisan d’une ligne socio-économique qui ne fait pas l’unanimité au Front national, Florian Philippot ne s’était pas fait que des amis. Mais David Rachline refuse de balayer tout son héritage, tout en rappelant la hiérarchie du parti. "Le FN a toujours parlé de tous les sujets. Si l’immigration, la sécurité et le terrorisme sont des sujets majeurs de notre temps, il faut aussi que nous puissions parler d’autres sujets : économie, social, santé, environnement… Il n’y a qu’une ligne politique au FN, c’est celle de Marine Le Pen. On peut débattre de la stratégie, des idées, discuter entre nous de ce qu’il faut mettre davantage en avant, mais le cap politique et stratégique est fixé par Marine", précise-t-il.
Nouveau patron de la communication du parti désormais, David Rachline ouvre en tout cas aujourd’hui une nouvelle page de l’histoire récente du FN. "Il y a une volonté de la part de nos adhérents de voir de nouveaux visages. Marine Le Pen a nommé hier trois porte-paroles : Julien Sanchez, Sébastien Chenu et Jordan Bardella. Ils viendront à votre rencontre sur les plateaux pour porter la parole de notre mouvement. C’est une bonne chose, je crois que c’est positif", confie-t-il.
"Les électeurs des Républicains ne sont plus dupes"
Quant à la question de savoir si le Front national doit tendre la main à Laurent Wauquiez, la réponse du sénateur ne se fait pas attendre. "À Laurent Wauquiez personnellement, je ne sais pas. Aux électeurs de droite inquiets de la situation de notre pays, certainement. À ceux qui ont des valeurs communes aux nôtres, qui veulent le retour des frontières, qui veulent mettre le paquet sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme, oui nous voulons leur adresser un message. Évidemment que M. Wauquiez ne résoudra pas les problèmes puisqu’une fois aux responsabilités, ces gens-là font la politique de la gauche. Leurs électeurs ne sont d’ailleurs plus dupes", conclut-il.
Réécoutez aussi en podcast l’interview de David Rachline dans le Grand Matin Sud Radio