Sur le plateau de l’émission Territoires d’infos sur Public Sénat et Sud Radio, David Rachline, sénateur-maire de Fréjus et directeur de campagne de Marine Le Pen, a évidemment réagi à la mise en place du Brexit, activée mardi soir par Theresa May. "Respecter le choix des peuples quand ils votent, c’est vrai que c’est nouveau, mais c’est intéressant ! C’est ce que nous voulons faire. Cela n’a pas toujours été le cas en France, comme on s’en souvient lors du rejet de la Constitution européenne en 2005. Je ne sais pas si c’est jour de fête, mais c’est le jour de la Grande-Bretagne. Et d’après les premières indications, ils n’ont pas forcément eu tort", a-t-il déclaré.
"Nos responsables ont donné les clés du pouvoir à Bruxelles"
David Rachline est également revenu sur les circonstances d’une éventuelle sortie de l’euro de la France en cas de victoire de Marine Le Pen. "Il va y avoir des négociations, nous voulons retrouver notre souveraineté monétaire, budgétaire, économique et législative. Nous voulons rendre la parole au peuple français, puisque nos responsables publics ont donné les clés du pouvoir à Bruxelles", a-t-il déclaré avant de se montrer rassurant sur le sort des Européens vivant en France en cas de "Frexit" : "Il n’y aura aucune difficulté pour eux, ils pourront évidemment rester. Cela n’a pas de sens : à partir du moment où les personnes sont en France de manière régulière et respectent les valeurs de la République, il n’y aura pas de difficultés".
Interrogé sur la vision économique de Marine Le Pen, David Rachline a déploré le climat alarmiste selon lui alimenté par certains face aux propositions de la candidate frontiste. "C’est la stratégie de la peur : le système défend ses intérêts. Nous défendons les intérêts des PME, des artisans et commerçants. Marine Le Pen n’est pas la candidate anti-patrons. Nous voulons simplement tourner l’intégralité des efforts économiques vers les PME. Il n’est pas question d’affaiblir les grandes entreprises, mais elles n’ont pas besoin des politiques puisqu’elles vivent bien la mondialisation", a-t-il déclaré.
Le Front national pas tendre avec France 2
Alors que Jean-Luc Mélenchon a critiqué récemment France 2 et annoncé son refus de participer au dernier débat télévisé de la campagne, le Front national n’est pas non plus très satisfait du service public audiovisuel, à en croire David Rachline. "Pour que nous soyons à ce débat, il faudra que les conditions de la neutralité et de la loyauté soient réunies. Quand on voit l’exercice de France 2 hier soir, on peut se demander si la loyauté est respectée, Mr Pujadas s’étant transformé en véritable procureur. (...) On voit bien la différence de traitement qui saute aux yeux (Ndlr : entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron)", a-t-il regretté.
Le directeur de campagne de Marine Le Pen a par ailleurs expliqué les récents propos de cette dernière, qui a assuré ne pas avoir l’intention de faire de sa nièce Marion Maréchal-Le Pen une ministre en cas de victoire à la présidentielle. "Nous avons tous beaucoup d’admiration pour Marion, qui a mené une sacrée bataille dans ma région face à Christian Estrosi et qui remplit brillamment son mandat de député. Mais on voit bien que les Français ne souhaitent pas qu’on travaille en famille. Comme Marine ne souhaite pas la participation de son conjoint M. Aliot, il en sera probablement de même pour Marion".
Enfin, David Rachline a également évoqué l’hypothèse de voir la France revenir sur ses engagements internationaux en cas de victoire de Marine Le Pen, alors que les dernières déclarations de Donald Trump laissent craindre un revirement des États-Unis sur l’accord de la COP21. "Avec Marine Le Pen, ce n’en sera pas fini des engagements de la France, au contraire. La France sera de nouveau indépendante et pourra parler avec sa voix si singulière qui manque au monde aujourd’hui. Nous voulons qu’elle reprenne sa place sur le plan international, qu’elle parle avec les États-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne...".
Invité : David Rachline - Territoires d'infos... par publicsenat