Ce soir a lieu, sur France 2, le premier débat télévisé consacré aux élections européennes. Un débat avec finalement douze personnalités car la justice a ordonné à la chaîne publique de recevoir Benoît Hamon, Florian Philippot et François Asselineau qui n’étaient pas prévus au casting. Est-ce que cela a un sens d’inviter tous les candidats sur un même plateau ?
Quelles règles respecter pour un débat télé ?
"La décision du tribunal administratif laisse perplexe, juge Véronique Jacquier. Ne pas inviter les petits candidats serait une atteinte grave à la liberté du respect de tous les courants d’opinion. Mais nous sommes en démocratie et en démocratie, il y a des règles à respecter. Les neuf candidats invités sans problème sur le plateau de France 2 sont adossés à des partis qui, pour les deux tiers, ont fait plus de 5% aux élections européennes de 2014. Ils ont des élus et des candidats qui sont aussi, pour certains, des élus."
En revanche, Benoît Hamon, Florian Philippot et François Asselineau ne respectent pas toutes ces règles. Crédités de 2 à 3% des suffrages, ils n’ont pas encore présenté de liste avec les 79 noms. Deux autres petits candidats ont aussi saisi la justice. Nathalie Arthaud pour Lutte Ouvrière et le Gilet Jaune Jean-François Barnaba. "Il dénonce la disparité de traitement du service public, parle de dérive de la démocratie. Mais on ne connaît toujours pas les personnes qui composent sa liste et on ne sait pas s’il ira jusqu’au bout", souligne Véronique Jacquier. Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantiques et tête de liste pour Résistons, n’a pas été invité et qualifie France 2 de Pravda…
Douze candidats, beaucoup trop
Alors, peut-on parler de disparité du service public ? "On pourrait ! Avec l’argent du contribuable, France 2 aurait pu penser à organiser deux débats, estime Véronique Jacquier. Un avec les grands candidats, un avec les petits". Mais nous ne sommes pas en période électorale telle qu’elle est définie par le conseil supérieur de l’audiovisuel. Cette période, avec demande d’égalité des temps de parole, commence le 15 avril 2019. "Il est donc très curieux qu’un tribunal dise à une chaîne de télévision qui inviter. En plus, neuf candidats sur un plateau, c’est déjà beaucoup trop. Douze, cela va donner un débat inaudible. L’émission sera plus longue. Ceux qui ne s’endormiront pas avant la fin auront beaucoup de mérite !"
Retrouvez "Info Vérité" du lundi au vendredi avec Véronique Jacquier à 7h10 et 9h15 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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