Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres, présidente de Génération écologie, était l'invitée du petit-déjeuner politique de Sud Radio, au micro de Patrick Roger. Actualité oblige, l'ancienne ministre de l'Écologie a déploré le manque de transparence de l'exécutif dans l'affaire Benalla : "Un des problèmes majeurs de nos institutions, c'est que l'on peut interpeller tout le monde sauf le président de la République. Ce que l'on est en train de vivre en France, c'est cette remise en cause du pouvoir personnel. Dans le courrier d'Emmanuel Macron, il est écrit : 'J'ai été élu sur un projet', mais non ! Il a été élu par défaut, pour éliminer une autre candidate. Il y a eu l'affaire Benalla mais il y a eu bien d'autres choses, il n'écoute plus personne".
Delphine Batho déplore également que le grand débat soit si peu démocratique : "Il y a un questionnement sur les règles du jeu de l'équité démocratique. Un débat national, ce n'est pas juste un jeu de questions/réponses au président de la République. On sent bien qu'il y a une volonté de l'exécutif de reconstituer un socle. Mais le problème, c'est que les questions sont choisies à l'avance ! Sur l'écologie, on nous demande de choisir entre plusieurs maux dans un QCM, ce n'est pas comme cela que je vois les choses".
Grand débat : "Le problème, c'est que les questions et les réponses sont choisies à l'avance !"
Concernant la nouvelle affaire des enfants nés sans bras, là encore, Delphine Batho déplore le manque de volonté politique et de transparence : "Les familles, les Français ont droit à des investigations poussées or là, tout donne le sentiment que l'on ne veut pas chercher la vérité. Normalement, dans des situations de ce type, on doit faire des investigations scientifiques poussées et ne pas se satisfaire de : 'On n'a pas trouvé de lien entre les familles'".
Delphine Batho a également moqué le rendez-vous organisé lundi 21 janvier 2019 à Versailles par Emmanuel Macron, "Choose France". "Cette initiative à Versailles, c'est la réunion de ceux qui font preuve d'aveuglement, d'un système économique qui est profondément destructeur.
10% des plus riches sont à l'origine de 50% des gaz à effet de serre à l'échelle planétaire. Les inégalités et la pollution ont les mêmes origines. Beaucoup des puissances de l'argent n'ont pas conscience que l'enjeu, c'est la possibilité de garder une planète habitable pour les humains. On doit regarder la réalité en face et elle doit être la clef de toutes les décisions que l'on prend aujourd'hui."
Si Delphine Batho ne parvient pas à condamner le principe de la taxe carbone sur les carburants d'origine fossile, elle déplore que l'effort soit si mal réparti : "Les Français sont prêts à faire des efforts pour réduire le réchauffement climatique, mais à condition que l'intégralité de cette ressource soit investie dans une sécurité sociale écologique, au bénéfice des familles rurales ou encore dans une transition écologique des moyens de transport".
Delphine Batho : "L'écologie intégrale, ce n'est pas l'écologie homéopathique des Verts"
Quant à l'idée de limiter la démographie mondiale par des mesures malthusienne, elle n'y adhère pas : "Oui, il faut maîtriser la croissance démographique au niveau mondial, mais cela ne doit pas se faire par des mesures autoritaires. La solution, c'est l'émancipation des femmes".
Quant aux élections européennes, Delphine Batho ne pense pas parvenir à une liste d'union avec les Verts qui sont avant tout un parti de gauche comme un autre. "Nous souhaitons rassembler une liste des terriens pour poser le diagnostic de l'écologie intégrale, mais l'écologie intégrale, ce n'est pas l'écologie homéopathique des Verts."
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