C’est une affaire qui pouvait difficilement tomber à un pire moment pour le parti Les Républicains, qui doit déjà se débattre dans la tempête médiatique, politique et judiciaire causée par les révélations du PenelopeGate et la convocation prochaine de François Fillon chez les juges d’instruction. Ce dimanche, le JDD publie en effet une enquête mettant en cause le groupe parlementaire UMP (l’ancien nom des Républicains) au Sénat de 2002 à 2014.
Un vaste système d’emplois fictifs chez les sénateurs UMP ?
Selon l’hebdomadaire, les sénateurs UMP avaient mis en place durant cette période un système occulte d’emplois fictifs d’assistants parlementaires qui permettaient aux sénateurs concernés de récupérer une partie des salaires. Le JDD assure ainsi que le juge René Cross est en train de mettre à jour "tout un système de financement", lui qui a déjà mis en examen en décembre dernier le sénateur Henri de Raincourt. Après une perquisition au Palais du Luxembourg, le magistrat aurait découvert une comptabilité clandestine "sous forme de tableaux remplis de noms et de chiffres", longtemps tenue par une certaine Jocelyne S., ancienne collaboratrice du questeur Roger Romani, puis de Josselin de Rohan, patron du groupe parlementaire de 2002 à 2008. "Une dizaine de sénateurs rémunéraient ainsi sur leur quota d’assistants des collaborateurs qu’ils mettaient en réalité à la disposition du groupe parlementaire. Puis l’UMP reversait en sous-main à ces sénateurs une partie des salaires de leurs collaborateurs détachés !", précise le JDD.
Larcher assure "ne pas être au courant", Retailleau également cité
Dans l’attente de nouvelles informations, reste désormais à savoir si la révélation de ces pratiques peuvent miner la campagne actuelle de François Fillon, dont l’une des forces à droite a toujours été son réseau parmi les élus au Parlement. Mis en cause, Gérard Larcher, proche du candidat, s’est dit "pas au courant". Son coordinateur de campagne, Bruno Retailleau, est également cité par le JDD en tant que sénateur de Vendée, tout comme Isabelle Debré, sénatrice des Hauts-de-Seine, et Hubert Falco, sénateur du Var. Ces deux derniers n’ont par ailleurs pas souhaité commenter les informations de l’hebdomadaire.