Le député UDI Jean-Christophe Lagarde était l’invité, ce mercredi matin, de Sud Radio. Il dépose une proposition de loi pour déchoir de la nationalité française, les personnes qui partent faire le djihad. "Aujourd’hui on a une loi qui empêche les gens de partir, mais aucune loi ne les empêche de revenir. Ce texte serait une mesure de prévention, pas de punition ; car que voulez-vous qu’ils aient à faire d’être français lorsqu’ils ont quitté notre territoire pour aller faire la guerre là-bas ? Ils ont, de facto, quitté la communauté nationale", explique l’élu.
Droit international
Mais cette proposition se heurte au droit international, qui interdit de créer des personnes apatrides. "Il y a deux catégories de personnes dans la proposition de loi : celles qui ont une double nationalité à qui on retire la nationalité française et qui, s’ils souhaitent revenir sur le territoire doivent demander un visa. Cela permet aux services de renseignement d’éviter le retour de personnes qui ne sont pas souhaitables sur notre territoire".Et en la matière, il y a eu des précédents comme le rappelle Jean-Christophe Lagarde qui cite notamment Mohamed Merah et Medhi Nemmouche. "Combien faudra-t-il de Merah et Nemmouche pour réagir et ne pas laisser revenir des gens qui ont la haine dans le cœur et qui ont appris le terrorisme et la guerre contre nous?", s’étrangle le député centriste.
"Déradicalisation" et Front national
En ce qui concerne les ressortissants uniquement français, Jean-Christophe Lagarde propose "qu’on suspende le droit de retour sur le territoire et qu’on soumette le cas au contrôle du ministère de l’Intérieur. Soit on le considère trop dangereux et on ne l’accepte pas sur le territoire national, soit on impose un processus de "déradicalisation". Il faut comprendre qu’on n’a pas les moyens de surveiller les 940 Français qui sont partis faire le djihad". "L’Etat français a le droit de se protéger en contrôlant qui revient, quand les gens sont partis apprendre la guerre, la haine et le terrorisme ailleurs", revendique le député dont certains pans de la proposition de loi se rapprochent de propositions du Front national."Je ne vois pas pourquoi protéger la population française serait réservé à l’extrême droite et je considère que c’est justement parce que les républicains et les modérés comme moi ne traitons pas de ces sujets-là, qu’on fait un boulevard à des gens qui, eux-aussi, veulent nous emmener dans des choses qui sont contraires à nos valeurs, notre vision des droits de l’Homme et la place des uns et des autres. C’est le cas de Marine le Pen, de mon point de vue. Je revendique que nous, républicains, puissions traiter les sujets les plus difficiles et on ne peut pas expliquer à la population française qu’un état ne peut rien faire pour les protéger au prétexte que sa loi n’est pas adaptée à une menace".