C’est un immense couac, un de plus après celui du mois d’août, qui a paralysé tout le trafic ferroviaire de la gare Montparnasse ce dimanche et embarrassé des milliers de Français. Député de la 8ème circonscription de l’Essonne, Nicolas Dupont-Aignan était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce lundi et en a profité pour appeler la SNCF à prendre ses responsabilités, critiquant notamment son président Guillaume Pépy. "Il faut s’inquiéter car ce n’est pas la première fois. On peut tolérer une erreur, un problème, mais deux fois de suite, ça pose des questions sur la gouvernance de la SNCF. Est-ce que, dans notre pays, des responsables publics peuvent être responsables de ce qu’ils font ? Il y avait eu l’accident de Brétigny… Il y a un vrai souci à la SNCF. Je suis élu d’une zone de banlieue où le RER D marche un jour sur deux, les belles promesses n’aboutissent jamais, on se plaint auprès des différents gouvernements et rien ne se passe. Les gouvernements passent, M. Pépy reste, inébranlable. Il faudrait s’interroger sur ses responsabilités en tant que président de la SNCF. Il y a des dysfonctionnements profonds. À force de réduire tous les crédits d’entretien et de modifier les organigrammes dans tous les sens pour faire moderne, si M. Pépy s’occupait moins des cocktails et des voyages d’affaires de ses cadres et plus de la gestion et de ses ingénieurs, ça irait peut-être mieux ! Si un ouvrier commet une erreur dans une entreprise, il est sanctionné. Les grands patrons d’entreprises publiques ne sont jamais sanctionnés, quoi qu’ils fassent. Tout ce petit monde se protège, et nos entreprises publiques sont devenues des entreprises où il n’y a jamais de responsabilités. Je pense aux millions d’usagers de la SNCF et je peux vous dire que c’est un calvaire", lance-t-il, amer.
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— Sud Radio (@sudradio) 4 décembre 2017
Interrogé sur son alliance avec Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, le président de Debout la France a assumé jusqu’au bout son choix. "Je n’ai jamais eu autant d’adhérents dans mon mouvement. Je ne regrette absolument pas d’avoir choisi au second tour, comme tous les Français. On a voulu caricaturer mon choix. C’était un soutien de second tour que j’assume totalement. Je pense que les Français, notamment les retraités qui paieront bientôt la CSG, les chefs d’entreprise qui verront leurs charges augmenter et tous ceux qui voient l’insécurité augmenter, vont très vite comprendre pourquoi, moi, j’ai pris mes responsabilités au second tour. Il n’y a qu’une certaine presse qui n’a pas compris", a-t-il lancé avant de revenir sur la politique actuellement menée par Emmanuel Macron et le gouvernement.
"Macron, ce sera la présidence des discours"
"Les discours, on en a tellement… J’attends des actes. Que le préfet des Hauts-de-Seine interdise les prières de rue, ce ne serait pas mal. Qu’on fasse respecter les lois de la République dans les mosquées salafistes qui pullulent sur le territoire français. Ce sera la présidence des discours, ça c’est sûr. Il a du talent dans la communication, je le reconnais. Où sont les actes ? Le dumping social dans les entreprises, avec les travailleurs détachés ? J’ai rencontré à Vesoul, en Haute-Saône, un chômeur de 57 ans, qui était directeur commercial et n’a plus d’emploi depuis trois ans. Il a envoyé 1200 CV, il a voulu travailler dans les usines Peugeot à Montbéliard comme ouvrier ! Ce n’est pas un feignant. On lui a refusé. Et à la place, Peugeot «importe» des travailleurs détachés de Pologne et de Roumanie ! C’est bien les discours, mais d ans la France profonde, nos agriculteurs continuent de mourir et nos ouvriers continuent d’être délocalisés. Si on traite pas les causes des problèmes, ils vont rester malgré les beaux discours", prévient-il.
Face à la présidence Macron, l’ancien candidat à la présidentielle en appelle à un regroupement des forces vives à droite. "J’ai voté Le Pen au second tour. Je n’ai pas fait semblant. Après le second tour, elle a entamé une rénovation de son parti. Je ne connais pas son programme. Ce que j’ai demandé, et également à Laurent Wauquiez, c’est l’union de ceux qui refusent cette mondialisation, cette européanisation mauvaise et cette loi de l’argent roi. Macron fait une recomposition politique. Il réunifie les gens du centre-gauche et du centre-droit, les européistes, etc. Mélenchon, de son côté, a réunifié la gauche radicale. Je le dis très clairement : Marine Le Pen, Laurent Wauquiez ou Florian Philippot ne gagneront pas seuls. À quoi servent donc ces décisions ? La démarche que j’entreprends, c’est de ne pas partir des grands chefs, mais de la base de notre électorat, qui veut qu’on s’entendre. Et on s’entendra sur un programme sérieux, qui a manqué à la présidentielle. (…) Je le dis aux Français qui m’écoutent : si les droites ne s’unissent pas autour d’un programme sérieux d’alternative à Macron, vous aurez un duo Macron-Mélenchon. Mon boulot est de faire naître un beau programme sérieux. On va y arriver parce que nos électorats en ont assez des egos de leurs chefs", assure-t-il.
"Le Brexit correspond aux Anglais, pas aux Français"
Enfin, le président de Debout la France s’est également exprimé sur le Brexit, alors que Theresa May et Jean-Claude Juncker doivent se rencontrer prochainement. "J’ai toujours pensé qu’il y aurait un compromis pour une simple raison. Les Allemands vendent leurs voitures en Angleterre et les Français y vendent leur vin. À un moment, vous verrez que tout ce petit monde s’entendra. Tout ça fait partie du théâtre qu’il y a autour du Brexit : pour les acteurs français, le Brexit doit être une catastrophe pour l’Angleterre. On exagère donc beaucoup, je pense que tout ça va se tasser. Pour autant, c’est un changement majeur, c’est compliqué. C’est pourquoi je ne recommande pas cela pour la France, contrairement à d’autres. Je pense que le Brexit correspond aux Anglais, mais pour les Français il faut davantage une renégociation des traités pour garder le bon de l’Europe sans en avoir le mauvais", plaide-t-il.
Retrouvez ici en podcast toute l’interview de Nicolas Dupont-Aignan dans le Grand Matin Sud Radio