Le couple de l'exécutif vit une lune de miel quasi-parfaite jusqu'à présent. Après le raz-de-marée des législatives et malgré une baisse de la cote de popularité du président, rien ne semble perturber les premiers pas de ce duo de circonstances. Si certains observateurs considèrent que le Premier ministre restera toujours dans l'ombre de l'omniprésent chef de l'État, les relations entre les deux protagonistes sont bonnes à en juger par leurs collaboration et chacun loue les qualités et le travail de l'autre, tant qu'il le peut.
"Je n'ai pas du tout le sentiment d'avoir changé mes idées"
Si leurs convergences politiques n'ont pas forcément sauté aux yeux lors de la nomination de l'ancien maire du Havre à Matignon, elles existent pourtant réellement, selon le principal intéressé. Ainsi, dans une longue interview à paraître ce jeudi dans le mensuel Society, Édouard Philippe "constate qu'il y a beaucoup de correspondances" entre le programme d'Emmanuel Macron et celui que souhaitait appliquer Alain Juppé, dont il est un proche et qu'il avait soutenu lors de la primaire de la droite et du centre en 2016, étant notamment l'un de ses porte-paroles.
"Je ne dis pas que c'est le même programme mais il y a en tout cas moins de différences entre le programme défini par Juppé pendant la primaire et celui mis en oeuvre par mon gouvernement qu'il y en a entre le programme de François Fillon et celui soutenu par les Républicains aux législatives", poursuit-il, non sans une certaine ironie, faisant allusion aux divergences idéologiques qui divisent le camp des Républicains depuis la présidentielle. "Je n'ai pas du tout le sentiment d'avoir changé mes idées entre la campagne d'Alain Juppé pour la primaire et aujourd'hui", assure-t-il, précisant que, parmi les correspondances qu'il retrouve, il y a la volonté de "dédoubler les petites classes", "supprimer l'ISF" ou encore la mise en place d'un "choc d'offre".