Face à la découverte d’un cargo avec 450 clandestins à la dérive au large de l’Italie, le coprésident du groupe Europe Ecologie-Les Verts à l'Assemblée nationale, François de Rugy, déclare : "C'est très inquiétant, cela montre que les gens sont prêts à tout, ils pensent que l’Europe est une terre promise, c'est pour des conditions économiques ou des questions politiques."Pour François de Rugy, l’afflux de migrants est un défi pour l’Europe : "Ce n’est pas en renfermant chaque pays sur lui-même que l'on s'en sortira. Il faut coordonner davantage les politiques européennes de migration sur deux points. D’abord sur le volet de l'accueil des réfugiés politiques, il faut que les pays prennent leur part sur ce sujet mais aussi sur le contrôle, il n’est pas question de laisser une totale liberté de circulation à nos frontières."La hausse de l’immigration est-elle systématiquement synonyme de hausse des voix pour le Front national ? François de Rugy met en garde les Français : "Le Front national laisse croire aux Français que c'est en revenant à des frontières nationales que l'on s'en tirera mieux, et c'est une illusion complète."
“Les mirages ne se vendent pas”
Concernant la scène internationale, l'élu estime que la France doit aussi s’engager en Libye pour lutter contre les terroristes. Pour autant, elle ne doit pas être seule à agir : "Il faut aussi coordonner nos actions à l’échelle internationale. Les pays qui ne souhaitent pas engager des hommes ou du matériel, ils devraient au moins s’investir financièrement." Mais, pour s’engager, il faudrait remodeler le budget de la défense, le repenser : "Le budget ne va pas forcément là où c’est utile. 3 milliards d’euros par an dans la dissuasion nucléaire, il y a eu le porte-avion Charles de Gaulle, les rafales, qui ne nous sont d’aucune aide lorsque l’on doit intervenir sur la scène internationale, et qui en plus ne se vendent pas."
Écologie et conférence de Paris
Au niveau national, Europe Ecologie semble sur le bas-côté de la route au Parlement. Pour autant, François de Rugy entend bien que son groupe ne joue pas les figurants, y compris au sein du gouvernement : "La majorité est très étroite. Ce n’est pas dans l’intérêt de la France que d’avoir une majorité si étriquée. Nous, les parlementaires écologistes, sommes disponibles pour discuter avec le Gouvernement. La question se posera sans aucun doute de savoir comment on peut se rassembler encore plus. Une participation accrue au gouvernement est envisageable mais aussi souhaitable s’il y a une feuille de route claire."Mais 2015 sera également l'année de la conférence écologique de Paris. Que faut-il en attendre quand on sait que ce sont les pays les plus pollueurs qui contribuent le moins aujourd’hui ? Là, François de Rugy se veut optimiste : "Il faut en attendre des décisions fortes. Si on laisse les choses se faire sur la base du bon vouloir de chaque Etat, les choses n’évolueront pas. Mais les accords entre les Etats-Unis et la Chine sont un motif d’espoir pour cette conférence."