À l'appel de Jean-Luc Mélenchon et au nom de "l'urgence sociale", une manifestation baptisée "une marée populaire" aura lieu ce samedi dans toute la France pour protester contre la politique d'Emmanuel Macron. En tête de cortège se trouveront bien sûr les élus et partisans de la France insoumise, mais aussi ceux de la CGT (Confédération générale du travail). À leurs côtés marcheront également des dizaines d'associations, syndicats et autres partis politiques, parmi lesquels figureront notamment des sympathisants de "Génération·s", le mouvement fondé par Benoît Hamon.
"Même si on manifeste avec les uns et les autres, l'identité de la CGT restera la même"
Grande absente de ce rassemblement, la CFDT (Confédération française démocratique du travail) dénonce de son côté la participation de certains syndicats à une manifestation qui relève d'un "combat politique". Le syndicat a ainsi fait savoir, par la voix de son chef Laurent Berger, qu'il ne prenait pas part à l'événement au motif qu'il "ne veut pas faire ce chemin arrière dans l'indépendance du syndicalisme". L'omniprésence de Jean-Luc Mélenchon et des membres de LFI dans les rangs de cette manifestation est clairement visée. Ce mariage, ou plutôt ce mélange des genres, entre le syndicalisme de la CGT et la stratégie politique des Insoumis ne passe pas au yeux de la CFDT !
Du côté de la Confédération générale du travail, on affirme au contraire qu'il n'est nullement question de se laisser récupérer. Céline Verzetti (Secrétaire générale CGT pénitentiaire) répond ainsi à ses homologues de la CFDT, au micro de Sud Radio. "On ne change pas, on tient absolument à notre indépendance vis-à-vis du politique, ça n'a pas changé", tient-elle d'abord à rappeler. "Ce n'est pas parce que l'on participe à des initiatives avec des forces politiques - ce que l'on a déjà fait d'ailleurs - que l'on renonce à notre indépendance. On vient sur cette manifestation avec nos revendications et nos prérogatives", ajoute-t-elle. "Nos champs d'intervention ne sont pas les mêmes que ceux des politiques. On est justement venu dans la construction de cette initiative avec notre identité et cette identité restera (la nôtre), même si on manifeste avec les uns et les autres", assure-t-elle encore.
Le message est donc clair, la CGT manifestera aux côtés de la France insoumise mais chacun son combat. Pour rappel, le départ de la manifestation de Paris est prévu pour 14h30 depuis la gare de l'Est et le cortège toulousain s'élancera, lui, de la Place Jeanne d'Arc.
Propos recueillis par Victoria Koussa