Invité du journal de France 2 ce mardi soir, Emmanuel Macron a répondu aux critiques qui ont émaillé la célébration de son résultat du premier tour, où il est arrivé en tête devant Marine Le Pen.
Entre sa soirée à La Rotonde avec des membres de son équipe et des soutiens et un discours aux accents de victoire finale, le candidat d'En Marche ! semblait en effet oublier qu'il lui restait un second tour à disputer et occulter la gravité du moment, avec une candidate de l'extrême-droite qualifiée pour le second tour.
Des accusations qu'il a réfuté ce mardi soir : "Dimanche soir, j’étais heureux d’être en tête de ce premier tour, ce qui me semble légitime. C’était sincère et je l’assume totalement. Il y a un an, nous n’existions pas."
Et ce lundi, alors que Marine Le Pen repartait en campagne sans reprendre son souffle, Emmanuel Macron a multiplié les réunions depuis son bureau parisien. Une attitude qu'a semblé critiqué François Hollande ce mardi, avertissant que le second tour n'était pas joué.
"Je ne vais pas sauter pour aller devant les caméras parce que Mme Le Pen le fait", a assuré l'ancien ministre de l'Économie, qui s'est montré très critique envers ceux qui n'ont pas ouvertement appelé à voter pour lui au 2nd tour : "Tous ces gens ne prennent pas leurs responsabilités. La classe politique des installés et des assis, qui a laissé s’installer la montée du FN, n’a pas recréé le front républicain. Beaucoup de responsables politiques, chez Les Républicains, n’ont pas souhaité apporter un soutien massif à ma candidature et ont préféré une formule de compromis qui n'est pas claire."
Sans oublier Jean-Luc Mélenchon, qui n'a toujours pas annoncé son choix. "Je regrette le choix de Jean-Luc Mélenchon, a lancé Emmanuel Macron. Je suis triste pour ses électeurs et je pense qu'ils valent beaucoup mieux que cela, beaucoup mieux que son discours de dimanche."
Face aux accusations de mondialiste brutal formulées par Marine Le Pen, Emmanuel Macron a renvoyé à la candidate d'extrême-droite la notion de brutalité : "Quand j'entends Mme Le Pen, dans ses formules, dans son ton, dans ses gestes, je voix beaucoup plus de brutalité que de mon côté. Le projet brutal, de haine, le projet de rejet de l'autre, il n'est pas de mon côté. Je ne porte pas un projet de mondialisation naïve, mais la France est dans le monde. Nos agriculteurs, nos éleveurs, les transformateurs, les grossistes, tous travaillent dans l'Europe. Il faut plus réguler les choses, avoir des filières mieux organisées. Mais promettre qu'on va sortir du monde, ça n'a pas de sens."