"Si être populiste, c'est parler au peuple sans passer par le truchement des appareils, je veux bien être populiste." Dans les colonnes du Journal du Dimanche, Emmanuel Macron, après s'être présenté comme le candidat anti-système dans un meeting il y a quelques jours, veut une nouvelle fois rompre avec son image de produit de la haute administration et d'ancien banquier de chez Rothschild.
Seul qualificatif qu'il réfute, celui de "démagogue, qui consiste à flatter le peuple dans ce qu'il a de plus bas".
Au cours de cette interview, Emmanuel Macron dévoile surtout sa vision de la défense, de la laïcité et de la lutte contre l'Islam radical. En étant plus dans l'incantation que dans des mesures précises.
"Je crois à la laïcité de 1905, assure l'ancien ministre de l'Economie. Il faut aider les Français de confession musulman à structurer un culte compatible avec les lois de la République, à dénouer le lien avec un islam consulaire sous influence des pays étrangers, à démanteler les organisations les plus communautaristes, à former les imams en France."
Même chose à l'égard des "territoires qui glissent", ces "quartiers défavorisés", qu'Emmanuel Macron entend "ramener à la République". Par un seul moyen : l'éducation. C'est encore sur ce seul sujet qu'il avance des mesures concrètes, comme "limiter à douze le nombre d'élèves par classe dans les zones difficiles, valoriser la carrière de professeur, réintroduire les internats d'excellence et les classes bilangues". Une "discrimination positive profondément républicaine", assure-t-il.
Il s'est également expliqué sur sa toute nouvelle proposition, formulée en meeting samedi, celle d'un service militaire obligatoire d'un mois pour tous les jeunes : "C'est un véritable projet républicain qui doit permettre à notre démocratie d'être plus unie et d'accroître la résilience de notre société."
Une mesure chiffrée à plusieurs milliards d'euros, chaque année. "Ce projet a bien sûr un coût significatif et je l'assumerai", s'est-il contenté d'indiquer, confiant même à ses proches : "Il faut le financer hors budget de la défense, ce travail de formation ne serait pas imposé à l'armée. Et puis c'est une mesure plutôt populaire." La mesure "populaire" d'un candidat "populiste" ?