Emmanuelle Wargon : "l’ambition du gouvernement en matière d’écologie doit être mise en œuvre"
Interrogée au sujet de la pétition qui circule actuellement, où 2 millions de personnes dénoncent l’inaction du gouvernement face au dérèglement climatique, Emmanuelle Wargon a déclaré : "2 millions de personnes qui disent 'on ne va pas assez vite, on ne va pas assez fort, il faut agir plus profondément', c’est bien. Effectivement, l’État doit avancer. L’État s’est doté d’une ambition en matière d’écologie, et maintenant la question est de savoir comment on réalise cette ambition, comment on avance concrètement".
"Il y a une impatience et une prise en compte de l’urgence que je comprends. Car, quand on regarde ce que disent les scientifiques, on est vraiment très près du précipice. Mais le gouvernement s’est doté d’une ambition : on va réduire la part du nucléaire de 72 à 50%, on va augmenter massivement les énergies renouvelables. Le changement climatique est partout, il n’y a pas de territoire qui y échappe", a-t-elle poursuivi.
Emmanuelle Wargon : "Je ne crois pas à la limitation du nombre de naissances"
À la question de Patrick Roger de savoir s’il fallait limiter le nombre de naissances pour éviter une catastrophe écologique, comme le propose Yves Cochet, Emmanuelle Wargon a répondu : "La grande question du moment, c’est : comment pouvons-nous tous vivre sans épuiser les ressources de la planète ? Je ne crois pas à la limitation du nombre de naissances, je ne vois même pas comment on pourrait imaginer faire quoi que ce soit là-dessus. Mais le fait est qu’on sera de plus en plus nombreux dans le monde, tandis que les ressources de la planète sont limitées".
Emmanuelle Wargon est favorable à l'interdiction du dioxyde de titane
Au cours de cette interview avec Patrick Roger, Emmanuelle Wargon a aussi dénoncé le refus du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, de valider les dispositions législatives visant à interdire le dioxyde de titane dans les produits alimentaires et cosmétiques. "Il est important d’aller vers des listes d’ingrédients les plus courtes possibles, les plus simples possibles, et se débarrasser progressivement de tout ce qui n’apporte rien ni dans les produits alimentaires, ni dans les produits cosmétiques. En général, je suis favorable à ce qu’on aille vers plus de simplicité, moins de produits compliqués. Je pense que c’est une tendance de fond", a-t-elle déclaré.
Pour Emmanuelle Wargon, le grand débat est "utile et nécessaire"
Emmanuelle Wargon n’a pas répondu à la question de Patrick Roger de savoir si, face aux Gilets Jaunes, il fallait aussi que soient organisées des manifestations en soutien au gouvernement, mais a choisi de se prononcer sur le grand débat annoncé par Emmanuel Macron. "C’est l’un des lieux où la discussion peut et doit avoir lieu. De cette colère, il faut commencer à extraire des idées, des pistes, des solutions. À partir de là, il faut construire quelque chose, je pense que ce grand débat est utile et nécessaire. En tout cas la parole est libre, dans un État de droit, dans une démocratie, ça me paraît important. La parole sera libre dans les débats. Après, l’État s’est engagé à tirer toutes les conclusions du débat, sur les thèmes qu’il a choisi de retenir pour ce débat", a-t-elle déclaré.
Emmanuelle Wargon prône l’équité fiscale
Concernant l’idée de rétablir l’ISF, tout en l’écartant, Emmanuelle Wargon a estimé qu’il fallait "aller vers la fiscalité la plus juste et la plus équitable possible": "Nous ne reviendrons pas sur la réforme de l’ISF, qui a été transformé en un autre impôt (l’IFI). Mais il n’y a pas que le sujet ISF pour répondre à la question légitime de l’équité fiscale, de la taxation des hauts revenus et de la manière dont chacun contribue. Il ne faut pas confondre le sujet de l’ISF avec un sujet plus global, qui est l’équité fiscale. Je suis sûre que le gouvernement sera à l’écoute", a-t-elle fait savoir.
Pour Emmanuelle Wargon, il est normal que Chantal Jouanno ne pilote pas le grand débat
Interrogée sur ce que devrait faire Chantal Jouanno, la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), après le scandale autour de sa rémunération de 15.000 euros mensuels et son refus de piloter le grand débat, Emmanuelle Wargon a répondu : "Cette autorité est différente de l’organisation du grand débat. La CNDP sert à quelque chose, elle mène chaque année plusieurs dizaines de concertations. Cette mission n’est pas née de la volonté du gouvernement d’organiser un grand débat. Il y a toujours eu un président de la CNDP, qui a un rôle important à jouer. Et c’est au titre de cette expérience que nous lui avions demandé de travailler sur le grand débat. Mais ce sont deux sujets de nature un tout petit peu différente".
S’agissant de l’éventualité d’un référendum à l’issue du grand débat, Emmanuelle Wargon a estimé que "cette question se posera, mais il est trop tôt d’y penser maintenant".
Emmanuelle Wargon salue la volonté d’Emmanuel Macron de "changer la façon dont le système fonctionne"
Enfin, à la question de Cécile de Ménibus de savoir si elle appréciait l’action du gouvernement actuel, en sachant qu’elle avait quitté l’administration en 2011 et 2014, étant frustrée du court-termisme du modèle économique d’alors, Emmanuelle Wargon a répondu : "Le Président Macron et le gouvernement actuel cherchent vraiment des transformations en profondeur, c’est-à-dire agir non seulement pour répondre à l’urgence, mais aussi essayer de transformer vraiment l’organisation du pays, libérer les énergies. Et ça, c’est assez différent de ce que j’ai vécu dans les périodes précédentes. Je pense notamment aux réformes des retraites et de la SNCF, je pense aux ordonnances travail. Ce sont des réformes qui ont été conduites avec la volonté de changer vraiment la façon dont le système fonctionne".
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