Emmanuelle Wargon : "Il faut remettre les bases de l'autorité du professeur dans la classe "
Une vidéo virale a circulé montrant l'agression d'une enseignante dans une salle de classe à Combs-la-Ville, posant beaucoup de questions autour des conditions d'enseignement. "Ce comportement est absolument inadmissible", réagit Emmanuelle Wargon qui qualifie l'agression de "choquante". "L'Éducation nationale a réagi tout de suite, l'élève a été exclu, et se retrouve avec deux autres en garde à vue", annonce la ministre qui se félicite d'une "réaction rapide".
[#SudRadio] @EmmWargon "#CombsLaVille : inadmissible et choquant. Nous avons besoin de maintenir l'autorité des professeur dans le sanctuaire qu'est l'école. Il faut remettre les bases de l'autorité"
— Sud Radio (@SudRadio) October 12, 2021
"On a besoin de maintenir l'autorité des professeurs dans la salle de classe, qui est un sanctuaire. Il faut remettre les bases de l'autorité du professeur dans la classe", affirme-t-elle. Si l'agression n'avait pas été filmée, serait-elle passée sous le tapis ? "Les chefs d'établissements réagissent" assure la ministre déléguée, à l'aide de "conseils de discipline pas seulement quand il y a des vidéos et heureusement !".
Emmanuelle Wargon : "Je ne crois pas qu'on sait faire avec 100% d'énergie renouvelable"
Le plan d'investissement France 2030, qui prévoit une trentaine de milliards d'euros sur cinq ans, a été engagé par Emmanuel Macron autour des technologies de demain, dont le nucléaire. "Il y aura débat sur la question de savoir quelles seront nos grandes orientations énergétiques", affirme Emmanuelle Wargon. "On vise 50% nucléaire dans la production d'électricité en 2035. Ça veut dire qu'on a besoin de continuer à investir dans le nucléaire, on a besoin de nouveau nucléaire", explique-t-elle. "Pour produire de l'électricité, on a besoin d'une énergie qui n'émet pas de gaz à effet de serre puisque notre enjeu est la lutte contre le réchauffement climatique", rappelle la ministre déléguée.
"On a besoin d'un côté de nucléaire et de l'autre d'énergie renouvelable"
"Il n'est pas possible d'opposer les deux", insiste Emmanuelle Wargon, qui "ne crois pas qu'on sait faire avec 100% d'énergie renouvelable". "On a besoin d'une base de nucléaire. Notre enjeu est de sortir du charbon, c'est ce que nous faisons en fermant les dernières centrales à charbon", affirme-t-elle.
[#SudRadio] @EmmWargon "#Nucléaire : il y aura débat sur nos grandes orientations énergétiques. La loi prévoit déjà 50% de nucléaire en 2035, c'est pq nous continuons à investir pour produire sans produire de gaz à effet de serre. On ne peut pas faire 100% d'énergie renouvelable"
— Sud Radio (@SudRadio) October 12, 2021
Est-ce une erreur de fermer Fessenheim ? "C'était la plus ancienne centrale nucléaire en service", souligne la ministre déléguée. Par ailleurs, "elle est sur une faille sismique, sur la plus grande nappe phréatique d'Europe. Toutes les centrales nucléaires que nous avons aujourd'hui sont anciennes, certaines ont vocation à fermer et d'autres technologies nucléaires ont vocation à arriver", annonce Emmanuelle Wargon. Un choix différent de l'Allemagne qui "rouvre massivement des centrales à charbon. Or, le nucléaire n'émet pas de gaz à effet de serre quand le charbon en émet massivement".
Ma Prime Rénov' : "C'est inespéré, c'est le double de ce qu'on pensait faire"
Concernant les passoires thermiques, le dispositif "Ma Prime Rénov'" "marche toujours très bien", se réjouit Emmanuelle Wargon. Il devrait atteindre "environ 800.000 primes demandées cette année, on en a déjà presque 300.000 payées". "C'est inespéré, c'est le double de ce qu'on pensait faire, et il y a un vrai engouement des Français maintenant pour faire des travaux", se félicite-t-elle en précisant qu'il est maintenant "ouvert aux propriétaires bailleurs et simplifié pour les copropriétés". "C'est en train de se démocratiser, se développer et c'est très bien, on a beaucoup de passoires thermique, il faut aller vite", explique la ministre.
Les passoires thermiques dans le parc des logements sociaux, sont en partie "des idées reçues", se défend-t-elle. "Si on prend tout le parc des logements sociaux, ils sont plutôt en meilleur état énergétique. Sur les 5 millions de logements sociaux, il doit y avoir 12% dans les plus basses étiquettes : il sont plutôt mieux isolés", illustre Emmanuelle Wargon. Le plan de relance prévoit "une enveloppe de 500 millions d'euros pour financer la rénovation des logements sociaux et sinon, ce sont les bailleurs sociaux" qui mettront la main à la poche.
Le gouvernement ne mise pas sur la destruction de bâtiments. "Dans les programmes de rénovation urbaine, on démolit dans certains cas, lorsque les logements sont trop vétustes, mais on sait que démolition-reconstruction, c'est compliqué, le bilan énergétique pas très bon", souligne-t-elle. "Aujourd'hui on démolit moins et on réhabilite plus", concède la ministre déléguée. Une des réponses à l'envolée de la facture énergétique passe par l'isolation des bâtiments. "Une bonne réponse est de consommer moins d'énergie", estime Emmanuelle Wargon.
[#SudRadio] @EmmWargon "La bonne réponse pour faire des économies d'énergie c'est de consommer moins. Nous lancerons également 'Mon accompagnateur Renov' pour simplifier l'accès à #MaPrimRenov"
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"Il y a un combat pour le logement à mener dans ce pays"
On chiffre à 2 millions environ le manque de logements en France. "On a 2 millions de demandeurs de logement social en attente", confirme Emmanuelle Wargon. Et si la Fondation Abbé Pierre parle de plusieurs millions de mal logés, la ministre déléguée reconnait un "manque de logements". "On a besoin de construire plus de logements neufs et remettre sur le marché des logements vacants. Il y a un combat pour le logement à mener dans ce pays", assure-t-elle.
Concernant les sans-abri : "On n'est pas à 300.000 sdf dans les rues, mais 300.000 personnes qui n'ont pas de solution du tout, dont environ 280.000 hébergés dans des structures ; on est entre 10 et 20.000 personnes qui dorment à la rue", rectifie Emmanuelle Wargon. Un chiffre précis "difficile à évaluer". "J'ai proposé de faire une nuit de la solidarité tous ensemble, pour aller de façon systématique vers les personnes à la rue, pour savoir de combien de personnes on parle. Il y a une amélioration de la situation même si ça reste très fragile", tient-elle a préciser.
Si Marine Le Pen et Eric Zemmour proposent de réserver les logements sociaux en priorité pour les Français, Emmanuelle Wargon répond que cela "n'a pas de sens", affirmant que ce "n'est pas le modèle de logement social des Français". "Il est financé par tout le monde à travers le Livret A, il est ouvert aux Français et aux personnes étrangères en situation régulière", explique-t-elle. "On ne doit pas avoir la nationalité française, on doit être en situation régulière sur le territoire français, ça concourt à leur intégration, au vivre ensemble", affirme la ministre déléguée qui précise que cela concerne "900.000 personnes sur 5 millions", n'entraînant "pas de difficulté de mon point de vue".
[#SudRadio] @EmmWargon "Je réponds à @MLP_officiel
n'a pas de sens de vouloir réserver les logements sociaux aux 'français'. Ce n'est pas notre règle : l'accès au logement social concourt à l’intégration des immigrés en situation régulière"— Sud Radio (@SudRadio) October 12, 2021
Tandis qu'Edouard Philippe a réuni ses troupes à droite, Elisabeth Wargon a réuni l'aile gauche de la majorité présidentielle. "Je suis membre d'un parti de la majorité présidentielle, Territoire et progrès, qui porte des valeurs sociales-démocrates à l'intérieur de cette majorité", rappelle-t-elle, jugeant "important de dire que nous sommes dans la logique du président de la République, un dépassement du clivage droite-gauche mais que nous arrivons avec des valeurs de gauche, des préoccupations sociales-démocrates".
La ministre déléguée accepte des mesures prises par le gouvernement, venant plutôt de la droite. "J'ai accepté la logique du dépassement", assure-t-elle. Sur la sécurité, la ministre déléguée estime qu'il est un sujet "de droite et de gauche", rappelant que les premières victimes de l'insécurité "sont aussi dans les quartiers populaires". Un sujet parfois "refusé" par la gauche traditionnelle.
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