Il a beau être à la peine dans les sondages (en quatrième position avec 10,5% des intentions de vote selon notre dernier rolling Ifop pour Sud Radio – Paris-Match – Cnews), il n’en continue pas moins de battre la campagne pour mobiliser derrière sa candidature. Tenaillé entre un Emmanuel Macron toujours aussi haut et un Jean-Luc Mélenchon qui voit sa cote grimper petit à petit, Benoît Hamon était à Berlin ce mardi pour évoquer notamment sa vision de l’Europe et la nouvelle gouvernance de la zone euro qu’il souhaiterait instaurer en cas d’accession à la présidence de la République. Reçu par la chancelière Angela Merkel, le candidat socialiste n’a pas caché quelques désaccords avec celle-ci, tout en soulignant une volonté de dialogue qu’il juge positive.
Démocratisation de la zone euro : Hamon prend note des "réserves" de Merkel
"Nous avons ouvert la discussion sur la proposition que je fais, celle d’un traité de démocratisation de la zone euro pour donner une plus grande légitimité démocratique aux décisions qui y sont prises. La chancelière m’a indiqué les réserves qu’elle pouvait avoir sur le plan juridique et la difficulté politique de mettre en œuvre une solution comme celle-là, mais elle n’a pas fermé la porte à la discussion. C’est pour moi un point positif car c’est une discussion que je veux engager avec l’Allemagne, qu’elle se choisisse un chancelier de gauche en septembre ou qu’elle décide de faire de nouveau confiance à Mme Merkel. Il me semble très important que nous posions demain les termes d’une démocratisation de la zone euro pour voir de quelle façon nous organisons la convergence fiscale et la convergence sociale. (…) L'intérêt, c’est d'arrêter de se faire de la concurrence à coup de baisses d'impôts pour attirer le siège social des entreprises du voisin et d’arrêter de se faire de la concurrence par du dumping social", a-t-il déclaré aux journalistes présents sur place.
Je rencontre la chancelière Angela Merkel pour évoquer l'avenir de l'Union européenne et les défis auxquels nos deux pays sont confrontés. pic.twitter.com/fQkDJ33JQx
— Benoît Hamon (@benoithamon) 28 mars 2017
Schulz et le SPD promettent à Hamon d’être "derrière lui" dans la bataille
Peu de temps après, le député des Yvelines a également rencontré Martin Schulz, adversaire d’Angela Merkel pour les élections allemandes de septembre, au siège berlinois du SPD. Sans surprise, celui qui fut député européen en même temps que Martin Schulz (2004-2009) a reçu le soutien plein et entier du SPD pour cette présidentielle, qui lui a assuré que le parti serait "derrière lui" dans la bataille. "Je suis heureux d'exprimer le soutien du SPD pour le candidat PS en France", a déclaré Schulz, évoquant aux côtés de Benoît Hamon leur "long parcours ensemble" et saluant "un homme avec des convictions profondes et un homme qui se bat pour des convictions, ce qui est une vraie condition pour gagner des élections".
#Hamon récolte à #Berlin ce qu'il est venu chercher @MartinSchulz "Le SPD est derrière lui pour cette bataille" (en Français svp) pic.twitter.com/1K0rQ2gKVM
— Lilian Alemagna (@lilianalemagna) 28 mars 2017
.@MartinSchulz "Je suis heureux d'exprimer mon soutien et celui du #SPD à la candidature de Benoît Hamon." pic.twitter.com/aukE2w0nwR
— Benoît Hamon (@benoithamon) 28 mars 2017
Hamon mise sur le SPD face à une CDU encore loin d’être chassée du pouvoir
Si Benoît Hamon a affirmé à plusieurs reprises dans sa campagne ne pas vouloir faire d’Angela Merkel la seule porte-voix de l’Allemagne à quelques mois d’élections cruciales outre-Rhin, l’hypothèse de voir Martin Schulz et le SPD renverser dans les urnes le pouvoir allemand tenu actuellement par la CDU d’Angela Merkel demeure très incertaine. Ce dimanche, cette dernière a nettement remporté en effet en Sarre une élection régionale que beaucoup en Allemagne voyaient comme un véritable test, à l’heure où la CDU était tenaillée sur sa droite par les critiques contre sa politique migratoire et sur sa gauche par la montée du SPD dans les sondages depuis l’arrivée de Martin Schulz à sa tête.