Nicolas Hulot recule sur le nucléaire. Mardi, le ministre de la Transition écologique et solidaire a reconnu qu'il serait "difficile" de baisser de 50 % la part de la production énergétique venant du nucléaire d'ici à 2025, objectif fixé par la loi de transition énergétique votée en 2015.
Pour Éric Coquerel, député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis, invité du Grand Matin Sud Radio, le ministre doit se poser les bonnes questions face à cette reculade.
Les efforts ne sont pas faits parce que le lobby nucléaire freine des quatre fers pour que ça ne se fasse pas
"Ce n’est pas seulement le recul sur le nucléaire, a-t-il expliqué. Si vous reculez sur le nucléaire, vous reculez sur les énergies renouvelables, automatiquement, parce qu’il y a un effet de bascule. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas prêt, mais parce que la France ne fait pas les efforts nécessaires. Nous n’avons pas une seule éolienne posée en mer, alors que nous devrions être bientôt 6 GW, un potentiel de quatre centrales nucléaires. Les efforts ne sont pas faits parce que le lobby nucléaire freine des quatre fers pour que ça ne se fasse pas."
#Nucléaire ➽ "Si j'étais Nicolas #Hulot, je démissionnerais". @ericcoquerel était l'invité du #GdMatinSudRadio ➔ https://t.co/ZG0FAZUEo3 pic.twitter.com/gHPjYooNUs
— Sud Radio (@sudradio) 8 novembre 2017
"Si j’étais Nicolas Hulot, je réfléchirais à une démission, pour être logique avec lui-même, parce que je crois qu’il est sincère. Il avait donné des lignes rouges et celle-là en est une", a ajouté Éric Coquerel.
Une nouvelle grande marche contre la politique d'Emmanuel Macron ?
En début de semaine, Jean-Luc Mélenchon a relancé l'idée d'une grande mobilisation sur les Champs-Élysées pour s'opposer à la politique menée par Emmanuel Macron. Interrogé sur la question, Éric Coquerel reconnait que La France Insoumise cherche à un moyen de réunir les mécontents de la politique menée par le président de la République, qu'il estime "majoritaires".
Montrons qu'on est majoritaires, dans ce pays, à contester la politique de Macron
"On avait fait cette proposition fin septembre, mais il n’y a pas eu les retours positifs qu’on espérait, a-t-il rappelé. Ce n’était pas une marche France Insoumise, c’était l’idée que face à la difficulté de mobiliser dans son coin, tentons quelque chose d’inédit, de rassembler et, par le nombre, montrons qu’on est majoritaires dans ce pays à contester la politique de Macron. Ça reste valable. On constate dans la rue qu’il n’y a pas d’adhésion à la politique de Macron."
Majoritaires, donc, mais difficiles à mobiliser : "La difficulté, c’est de montrer que ça sert à quelque chose de faire une journée de grève, de s’arrêter dans son université. On a plus de mal. À cause aussi de la division syndicale (...) Pour l’instant, ça n’a pas fonctionné comme on le souhaiterait. Il faut continuer. On ne peut que remercier les syndicats qui se mobilisent, mais je crois qu’eux-mêmes savent qu’une journée d’action, puis une autre quelques semaines après, n’est pas de nature à bloquer la politique de Macron. Il faut quelque chose de plus exceptionnel. Soit vous avez une grève générale, qui bloque le pays. Là, il y a des conditions objectives qui font que les syndicats pensent qu’ils ne peuvent pas appeler à la grève générale. Donc on propose autre chose avec cette grande marche."
Écoutez l'interview d'Éric Coquerel, invité du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard