Nicolas Hulot doit "tenir bon". C'est le message d'Éric Piolle, maire EELV de Grenoble, au ministre de la Transition écologique et solidaire, qui peine à cacher sa position isolée au sein du gouvernement sur les questions environnementales.
"Nicolas #Hulot sait qu'il va avaler des couleuvres, mais il doit tenir bon" ➽ @EricPiolle était l'invité politique du #GdMatinSudRadio ➔ https://t.co/p4zdgG7Bkb pic.twitter.com/DUSWR6eVn3
— Sud Radio (@sudradio) 22 novembre 2017
"Il a fait le choix de rentrer au gouvernement sachant qu'il ne portait pas particulièrement dans son cœur le projet d'Emmanuel Macron, a expliqué Éric Piolle, invité politique du Grand Matin Sud Radio. Il a fait ce choix pour mettre la France sur des rails irréversibles dans certains domaines de la transition écologique. Il sait qu'il va avaler des couleuvres, mais il doit aller au bout de son choix."
Nicolas Hulot est dans un gouvernement où il se sent seul parce que les autres ne pensent pas comme lui et s'en foutent de ces questions
Avec, en ligne de mire, quelques moments emblématiques qui pourraient toutefois faire pencher la balance vers un départ : "Il y a des symboles forts. Avec la décision sur Notre-Dame des Landes qui arrive, on verra si le gouvernement soutien son action, s'il est prêt à faire des concessions. Notre-Dame des Landes est un symbole qui est fort dans l'engagement de Nicolas Hulot."
Pour Éric Piolle, Nicolas Hulot "a les moyens de changer les choses" et a déjà apporté des avancées significatives sur certains dossiers, malgré son isolement : "S'il n'avait pas été là, rien de ce qui a été voté sur le mix énergétique de la France ou sur notre position européenne sur le glyphosate ne serait arrivé. Il est dans un gouvernement où il se sent seul parce que les autres ne pensent pas comme lui et s'en foutent de ces questions. Mais s'il n'était pas là, que se passerait-il pour la transition énergétique dans ce gouvernement ? Rien."
"Les migrants ont contribué à construire la France"
Interrogé sur la petite phrase d'Emmanuel Macron, lundi, qui reprenait les termes de Michel Rocard selon lesquels la France "ne peut pas accueillir toute la misère du monde", Éric Piolle a indiqué qu'il "suffit de regarder les chiffres pour voir que ce n'est pas un problème d'accueillir des migrants".
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"Si on regarde d'où viennent ces migrations, c'est principalement de territoires en guerre, a poursuivi le maire EELV de Grenoble. On ne peut pas mettre des murs. L'Allemagne a courageusement choisi un autre axe. Bien sûr, ça ne se passe jamais sans difficulté. Mais nous avons accueilli les Arméniens après le génocide, les Boat People, les migrations chiliennes, nous avons fait venir des populations d'Afrique du nord pour reconstruire la France... Les migrants ont contribué à construire la France. Si on met des murs, nous serons toujours plus dans la précarité économique et, en plus, nous aurons perdu notre humanité."
Écoutez l'interview d'Éric Piolle, invité politique du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard