Le gouvernement a annoncé mercredi soir l'annulation, pour l'année 2019, de toutes les hausses de taxes qui étaient prévues sur les carburants. Pour Éric Piolle, il y avait nécessité à "rouvrir le dialogue".
Le maire EELV de Grenoble, invité politique du Grand Matin Sud Radio, met la colère des Gilets Jaunes sous le coup du "mépris" de l'exécutif.
Quand on a été à ce point méprisant et sourd, ça devient compliqué et on voit que le peuple se lève
"Le gouvernement Macron a fait le choix de donner plus à la bulle des 1 % en se disant que ça finirait par ruisseler. Mais la seule chose qui ruisselle, c'est l'austérité. Aujourd'hui, le reste de la population se sent pris dans un piège et ponctionné pour nourrir cette bulle des 1 %. Ces jours derniers, ils ont annoncé la multiplication par 10 des frais des étudiants étrangers. Quand on a été à ce point méprisant, à ce point sourd, ça devient compliqué et on voit que le peuple se lève."
"Aujourd’hui, tout ça craque parce que, en plus, Macron a finalement porté ça de façon philosophique en disant qu’il y avait besoin de supprimer l’ISF et en disant 'Vous, on va vous baisser les APL, supprimer les contrats aidés, taxer les moyens de déplacement là où on ne taxe pas le kérosène'. Ce message là, il y a un moment où ça éclate", a indiqué Éric Piolle.
À Grenoble, on lutte pour obtenir une première voie en France de covoiturage sur l'autoroute, ce qui serait une solution concrète
Face à la méthode Macron, Éric Piolle vante son action dans la mairie de Grenoble : "Ce qu'on cherche à faire, c'est regarder comment on garantit des sécurités pour pouvoir chérir les biens communs. Agir sur l'alimentation, investir 3,5 millions d'euros chaque année pour permettre aux enfants qui mangent à la cantine d'avoir un repas à 77 centimes d'euros. On a mis en place la tarification sociale de l'eau, un plan de lutte contre la pollution de l'air, qui est fondamentale, mais on lutte aussi pour obtenir une première voie en France de covoiturage sur l'autoroute, ce qui serait une solution concrète."
"Finalement, face à ces inégalités et cette crise climatique, qui touche d’abord les plus fragiles, il y a un pôle de repli sur soi et un pôle qui est ouvert et qui dit qu’on doit pouvoir accompagner le changement en se garantissant des sécurités pour le logement, les déplacements, notre sécurité physique, a poursuivi le maire EELV de Grenoble. Ça se fait en même temps. Le "en même temps, il est là", dans comment on garantit des sécurités pour pouvoir chérir le bien commun. Si on fait juste ‘Voilà quelles vont être les nouvelles taxes environnementales et nous, en haut, on se goinfre’, ça ne peut pas marcher."