Le passage en 2018 a été particulièrement difficile pour les forces de l’ordre, qui ont vu ces derniers jours plusieurs de leurs membres être violemment agressés ou mettre fin à leurs jours. Les conditions de travail des policiers, gendarmes et autres pompiers sont aujourd’hui de nouveau sous le feu des projecteurs, et le maire (LR) de Nice Christian Estrosi a réaffirmé ce mercredi sur Sud Radio tout son soutien envers ces femmes et ces hommes, appelant à une plus grande sévérité contre leurs agresseurs.
"Je propose depuis un certain temps déjà qu’il y ait un délit spécifique pour les agressions de policiers, pompiers et militaires. Il y a aujourd’hui des peines aggravantes pour ces circonstances, mais c’est tout. Rien d’autre ! Aujourd’hui, toucher un policier c’est sacré. Toucher un uniforme, c’est toucher à la France, à la nation. Et en même temps, il faut revenir aux peines planchers supprimées en 2014 par le gouvernement socialiste et François Hollande", plaide-t-il.
"Toucher un policier, c’est sacré. Toucher un uniforme, c’est toucher à la France, à la nation" @cestrosi #SudRadioMatin #Police
➡ https://t.co/KbyL8DAcP3 pic.twitter.com/QKIX3tb9JS
— Sud Radio (@SudRadio) 10 janvier 2018
Estrosi veut une taxe exceptionnelle sur les dividendes des exploitants d’autoroute
Christian Estrosi, par ailleurs grand amateur de sport automobile, a également été interrogé sur le projet du gouvernement d'abaisser à 80 km/h la vitesse maximale autorisée sur les routes nationales et départementales. "Si ça permet d’éviter des accidents et de la mortalité sur les routes, il faut bien évidemment aller dans ce sens. Mais je me pose certaines questions quand je vois qu’en France, nous avons en moyenne 54 morts pour un millions d’habitants à 90 km/h, qu’en Espagne il y en a 37, 39 en Allemagne où l’on roule à 100 km/h, et 28 en Grande-Bretagne où l’on roule à 96 km/h... Il y a 150 points noirs en France, où l’on sait que quelle que soit la vitesse, on se tue systématiquement. (…) Ça fait des années que nous le savons et que les investissements sur le réseau routier national ont baissé. Je demande donc à ce que soit mis en place un grand plan d’investissement, et je propose, puisque les compagnies concessionnaires exploitantes d’autoroutes en France ont distribué près d’un milliard d’euros à leurs actionnaires ces dernières années, qu’on fasse une taxe exceptionnelle pour pouvoir prélever sur ces dividendes et agir sur ces points noirs, parce que c’est d’abord là que ça pêche", annonce-t-il.
Le maire de Nice a aussi livré son point de vue sur l’immigration, lui qui est en première ligne pour constater l'ampleur de l’arrivée de migrants en France. Il assure notamment soutenir la politique menée par le gouvernement sur ce sujet. "Nous sommes un lieu de passage, et l’immigration ne s’arrête pas là, mais nous voyons en tout cas que toute la mesure de la situation n’a pas été prise ces dernières années par le gouvernement socialiste. Pendant cinq ans, la France a été présidée par François Hollande avec tous les drames que nous connaissons, et aujourd’hui elle est présidée par Emmanuel Macron qui fait des réformes que ma propre famille politique n’a pas été capable de conduire. Qu’est-ce qu’on veut, que la France perde ou qu’elle gagne ? Je ne suis pas un Macron-béat, mais les Français ont élu un président de la République, donnons-nous la chance de voir notre pays gagner !", clame-t-il.
"Je redoute que Les Républicains se transforment en parti du Trocadéro"
Celui qui est également président du mouvement La France Audacieuse a enchaîné en réitérant son soutien relatif à la vision affichée par le chef de l’État actuel. "Sur certains sujets, les réformes sont bel et bien engagées : code du Travail, baisse des impôts et suppression de l’ISF, débat amorcé sur la lutte contre la fraude à l’assurance-chômage. Il ne s’agit pas pour moi d’être un soutien à la politique d’Emmanuel Macron sur tous les sujets. On peut apporter de manière positive plutôt que d’être toujours contre tout. À la France audacieuse, le mouvement que nous avons constitué avec des maires de France, nous ne sommes pas parlementaires car la loi sur le cumul des mandats l’interdit. Il y a une France des territoires qui réalise 70% de la commande publique, qui crée de l’emploi et de l’attractivité territoriale. Ces maires, qui représentent 40% de la démographie de notre pays, issus de la droite et du centre-droit, considèrent qu’il vaut mieux aujourd’hui apporter leur contribution à la réussite de notre pays", explique-t-il.
Enfin, Christian Estrosi a eu un petit mot au sujet de Laurent Wauquiez et de son parti Les Républicains, dont les prochaines prises de position seront scrutées de près. "J'ai du respect pour Laurent Wauquiez, je ne partage pas toutes ses idées et sa vision et je redoute que Les Républicains se transforment au fond en parti du Trocadéro, mais pour l’instant j’y suis en termes de vigilance et je veux apporter une autre voix", assure-t-il.
"J’ai du respect pour @laurentwauquiez, mais je ne partage pas toutes ses idées et je redoute que @lesRepublicains se transforment au fond en parti du Trocadéro" @cestrosi #SudRadioMatin
➡ https://t.co/KbyL8DAcP3 pic.twitter.com/i6TuYGyow0
— Sud Radio (@SudRadio) 10 janvier 2018
Réécoutez en podcast toute l’interview de Christian Estrosi dans le Grand Matin Sud Radio