Les sanctions décidées par la France contre la Russie, à la suite de l’attaque contre l’Ukraine, commencent à se faire sentir sur les entreprises françaises. Reportage de Lionel Maillet.
Si, au niveau national, les exportations envers la Russie ne représentent que 1,3% des exportations totales annuelles en France, pour certaines PME, le marché russe est beaucoup plus important.
Exportations : les clients ont demandé "à mettre tout en stand-by"
Dans les ateliers de la société Sénidéco, spécialiste de la peinture décorative, 18.000 euros de marchandises devaient être envoyées en Russie. Les sanctions ont bloqué l’exportation : "ils ne peuvent plus payer, les paiements sont bloqués", explique Thierry Fabre. "Le rouble s’est cassé la gueule, donc ils sont dans une grande incertitude au niveau du taux de change." Les clients ont donc demandé "à mettre tout en stand-by" tandis que l’entreprise explique qu’elle ne livrera "que si c’est payé".
"Voir un travail d’aussi longue haleine s’effondrer, c’est quand même une peu désagréable"
Pour la PME basée près de Marseille et qui fabrique de la peinture depuis 4 générations, le marché ukrainien et russe représente un gros chiffre d’affaires. "La Russie-Ukraine, c’est 15 % de notre business", précise Thierry Fabre. "30 ans que je travaille avec la Russie. Voir un travail d’aussi longue haleine s’effondrer, c’est quand même une peu désagréable. Parce que, nous, on a mis du temps pour avoir cette relation."
L’industriel estime que "si tout doit s’effondrer à cause de cette situation-là, c’est déplorable". Toutefois, il met les choses en perspective : "la vie humaine est supérieure au business, donc on est encore plus en souffrance pour le peuple".
Les exportations représentent 80% de son chiffre d’affaires
La PME, qui emploie 12 personnes, réalise 80% de son chiffre d’affaires avec les exportations. Florence Fabre, qui travaille avec son mari, s’inquiète. "Ça va être un effet domino, c’est-à-dire que tous nos prix de transport vont être augmentés", notamment du fait de la hausse des prix de l’énergie. "Et donc, nos prix de vente à l’exportation… c’est effectivement préjudiciable."
Si la Russie pourra facilement se passer des produits français, certaines PME françaises auront du mal à rebondir.
Aurélie
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