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Fabrice Lhomme : Emmanuel Macron est un "remarquable tacticien"

Les journalistes d’investigation Gérard Davet et Fabrice Lhomme, auteurs de "Le traître et le néant" aux éditions Fayard, étaient les invités d’André Bercoff le 4 novembre 2021 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-14h, "Bercoff dans tous ses états".

Gérard Davet et Fabrice Lhomme
Gérard Davet et Fabrice Lhomme invités d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Pour Gérard Davet, écrire Le traître et le néant, sur Emmanuel Macron, "a été plus compliqué", par rapport à Un président ne devrait pas dire ça et à Sarko m’a tué, "parce que d’abord on avait des multiplicités de points de vue", explique-t-il. "On avait plus de 110 intervenants pour ce livre". "Vous êtes journaliste vous même", dit-il à André Bercoff, “vous savez à quel point recueillir la parole, la retranscrire et après l’intégrer dans un récit, c’est compliqué". "Par ailleurs", continue le journaliste d’investigation, "on avait aussi beaucoup d’obstacles parce que l’Élysée n’a pas souhaité nous aider dans notre entreprise journalistique".

"Enfin", ajoute Gérard Davet, "il fallait donner du sens à tout ça parce que c’est bien beau d’avoir des interviews mais en plus faut donner du sens". "Il faut en tirer une substantifique moelle, c’est ce qu’on a essayé de faire", juge Gérard Davet. "Avec Sarko m’a tué, ce n'était pas très compliqué parce que l’objectif était d’expliquer à quel point Sarkozy avait parfois une conception un peu expéditive des choses", explique le journaliste au micro de Sud Radio. "Quant à François Hollande, dans Un président ne devrait pas dire ça", explique Gérard Davet, "il a, lui-même, ouvert très largement les vannes de la conversation et de l’interview".

 

"Chez Emmanuel Macron, il y a un comportement récurrent qui est apparu"

"Il faut savoir que ce n’est pas parce que des politiques ou d’autres personnages se comporteraient toujours de la même manière qu’il ne faudrait pas le raconter et le décrire", juge Fabrice Lhomme, co-auteur de Le traître et le néant. "Après, il nous semble que chez Emmanuel Macron, il y a un comportement récurrent qui est apparu", explique le journaliste. "Ce n’est pas nous qui l’avons inventé", explique-t-il. "Quand on est parti sur cette enquête, on n’avait aucun à priori, on ne le connaissait pas personnellement". Fabrice L’homme explique que les deux journalistes ne savaient "justement pas trop quoi penser ni de lui ni de son courant".

"Il nous est sans arrêt revenu le fait que, notamment pour son ascension, Emmanuel Macron avait soit renié ses convictions, soit changé de trajectoire, soit laissé de côté des gens qui l’avaient aidé ou dont il avait aspiré la substantifique moelle", explique Fabrice Lhomme. "Le plus souvent dans la bouche de nos témoins", continue-t-il, "c’était ‘trahison, traître, il m’a trahi, il a trahi la gauche, il a trahi ceci, cela, etc.’", explique le journaliste d’investigation. "C’est quelque chose qui nous a semblé rejaillir beaucoup plus que d’habitude", juge-t-il. "Évidemment, on pourra parler de Balladur-Chirac, on pourra parler de quantité d’exemples dans l’histoire contemporaine ou ancienne mais là ça a été, en quelque sorte, une forme de systématisme", explique Fabrice Lhomme.

 

"Ce qui est plus dérangeant (...) ce sont ses zigzags idéologiques"

Pour Fabrice Lhomme, "Emmanuel Macron est un brillant politicien, mais pas forcément au sens péjoratif du terme". Il s’agit d’un "remarquable tacticien qui sait s’appuyer sur les gens, parfois leur marcher dessus pour accéder au pouvoir et je ne pense pas qu’on puisse lui en vouloir", juge-t-il. "C’est un homme politique", explique le journaliste. "Ce qui est plus dérangeant et peut être plus troublant", juge-t-il, "ce sont ses zigzags idéologiques qui peuvent donner des sentiments de trahison", explique-t-il.

Fabrice Lhomme explique que dans Le traître et le néant, un des proches d'Emmanuel Macron parle. Il s’agit de "Didier Guillaume, qui a été ministre de l’Agriculture d’Emmanuel Macron au début de son mandat". "Il dit : je peux comprendre que les électeurs de gauche peuvent être trahis, c’est lui même qui le dit", explique Fabrice Lhomme. "Pourquoi ? Parce que des gens ont voté pour un homme pensant qu’il était dans un camp alors qu’il n'y était pas forcément", continue le journaliste. "Là aussi, il y a une trahison qui a été ressentie comme telle", juge-t-il.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

 

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. 

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