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Fanny Arav (UNSA Ferroviaire) : "On passe à autre chose, on a agi jusqu'au bout"

Par Benjamin Jeanjean

Alors que l’intersyndicale de la SNCF se réunit ce mardi soir pour prendre une décision sur la poursuite de la grève au-delà du 28 juin, Fanny Arav, administratrice UNSA-Ferroviaire au conseil d’administration de SNCF Réseau, était l’invitée du 18h Sud Radio pour faire part de la position de son syndicat.

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Faut-il prolonger la grève à la SNCF au-delà du 28 juin et de la grève perlée décidée en intersyndicale il y a déjà plusieurs mois ? Alors que les syndicats se réunissent de nouveau ce mardi soir pour trancher la question, pour l’UNSA Ferroviaire, la réponse est déjà connue : c’est non. Administratrice du syndicat au conseil d’administration de SNCF Réseau, Fanny Arav explique au micro de Sud Radio les raisons de ce choix.

"Le mouvement unitaire était prévu jusqu’au 28 juin, il s’agissait de construire un mouvement pour pouvoir peser sur toute la partie législative, le premier chapitre de cette réforme ferroviaire. Maintenant, ce premier chapitre est clos par le vote de la loi, et c’est un tout autre chapitre qui s’ouvre sur la convention collective, l’accord d’entreprise, etc. Nous allons jusqu’au 28 juin au bout de cette unité syndicale qui est précieuse pour nous – c’est grâce à ce mouvement d’unité syndicale que nous avons pu peser par les amendements – mais on considère aujourd’hui qu’on passe à autre chose. La mobilisation continue mais elle doit changer de forme", déclare-t-elle.

"On a rapidement senti qu’on n’était pas dans le rationnel sur certains sujets"

Selon elle, "il faut savoir donner le bon outil à la bonne question". "On était sur un face-à-face gouvernemental avec une phase de loi, et il était judicieux d’avoir des grèves importantes et unitaires. Là, peut-être qu’il faudra d’autres grèves par la suite, mais ce sera en fonction du calendrier, de ce qui nous sera proposé en convention collective, de la manière dont se poserons les questions, etc. Je pense qu’il faut passer à d’autres interlocuteurs, d’autres niveaux d’interventions, et adapter nos outils pour pouvoir peser et faire évoluer le maximum de choses. Jouer les prolongations sur quelque chose qui semble être du passé ne me paraît pas être le meilleur outil aujourd’hui", ajoute-t-elle.

Alors que la CGT et Sud Rail plaident, eux, pour un renouvellement de la grève pendant l’été, Fanny Arav n’est pas sur cette ligne. "Je comprends leur position, car leur niveau d’attente et leurs objectifs vus avec leurs mandants n’étaient pas tout à fait les mêmes. On était tous unis sur les fondamentaux : on considère que la réforme n’est pas la bonne réforme. Après, on est plus ou moins pragmatiques, lucides ou cyniques. Nous, on a senti rapidement que sur certains sujets, on n’était pas dans le rationnel. Il fallait casser le statut, casser l’entreprise, et on ne voyait pas d’arguments économiques, pas de rationalité… On était dans le domaine du symbole. Sur cet aspect symbolique de la casse du statut, nous ne sommes pas parvenus à nos fins. Maintenant, que fait-on pour que les choses se passent malgré tout le moins mal possible ?", indique-t-elle avant d’enfoncer le clou : "Nous n’avons pas tous encore fait le deuil du statut et de l’entreprise SNCF telle qu’on l’a connue, c’est une vraie tristesse, mais nous considérons que nous avons agi jusqu’au bout de ce qu’on pouvait faire".

Réécoutez en podcast toute l’interview de Fanny Arav dans le 18h Sud Radio

 

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