Les temps sont durs pour François Fillon. Déjà en mauvaise posture depuis plusieurs semaines, le candidat du parti Les Républicains a appris une très mauvaise nouvelle ce mercredi matin : sa convocation le 15 mars prochain chez les juges dans le cadre de l’affaire de l’emploi fictif supposé de sa femme Penelope. Alors qu’il devrait être mis en examen, l’ancien Premier ministre a convoqué la presse pour annoncer publiquement qu’il resterait malgré tout candidat à l’élection présidentielle. Une attitude qui a beaucoup fait réagir la classe politique et qui ne passe pas auprès de plusieurs personnalités de droite.
Le Maire démissionne, certains sarkozystes très critiques
Ainsi, Bruno Le Maire a été l’un des premiers à "dégainer" mercredi après-midi et a décidé, "au nom de la parole donnée", de démissionner de ses fonctions de conseiller auprès de François Fillon pour les affaires européennes, suivi par plusieurs de ses fidèles. Dans la foulée, l’UDI de Jean-Christophe Lagarde a fait savoir à l’issue d’une réunion de ses cadres qu’elle "suspendait" sa participation à la campagne dans l’attente d’un vote formel. Chez Les Républicains, outre les soutiens de Bruno Le Maire, des défections ont également été constatées chez des sarkozystes. C’est le cas de Catherine Vautrin, l’une des vice-présidentes de l’Assemblée nationale, qui a déclaré à l’AFP souhaiter que "François Fillon consacre toute son énergie à défendre son honneur", tout en appelant la droite à se choisir un "un autre candidat". Le député Sébastien Huygue a lui aussi déploré la volte-face de François Fillon. "On ne peut pas dire les yeux dans les yeux aux Français qu'on se retirera en cas de mise en examen et faire le contraire aujourd'hui", a-t-il fait savoir, avant de tweeter ironiquement : "En ce moment je pense au Général de Gaulle...".
En ce moment je pense au Général de Gaulle...
— Sébastien Huyghe ن (@SebastienHuyghe) 1 mars 2017
Keller : "Que Fillon prenne une décision plus grande que son destin personnel"
Du côté des juppéistes, on notera la sortie médiatique de la sénatrice Fabienne Keller, pour qui il n'est "pas possible de continuer à faire campagne contre la justice". Cette dernière appelle dans un communiqué François Fillon à "prendre une décision plus grande que son destin personnel, à prendre en compte le destin de la France".
Présidentielles : j’appelle François #fillon à prendre une décision plus grande que son destin personnel @afp pic.twitter.com/jtrNqFSIH7
— Fabienne Keller (@fabienne_keller) 1 mars 2017
Fenech veut que les élus apportent leur parrainage à… Alain Juppé
Grand détracteur de François Fillon depuis les révélations du Canard Enchaîné et farouche partisan d’un "plan B", le député du Rhône Georges Fenech a de son côté appelé les élus Les Républicains à apporter désormais leurs parrainages à… Alain Juppé. "Il me semble être le seul par son expérience à pouvoir reprendre le flambeau. C’est une primaire doublement caduque car François Fillon n’est plus le candidat du centre et de la droite, depuis que hier l’UDI a fait marche arrière. Aujourd’hui, François Fillon n’est plus que le candidat de la seule droite. Il n’est plus en mesure de se qualifier pour le second tour. Je pense que son système (Ndlr : de défense) ne tient pas. On ne fait pas jouer contre les juges une justice populaire. Cela n’est pas responsable", a-t-il déclaré sur franceinfo.
"J’appelle tous les élus (...) à adresser au Conseil constitutionnel leurs parrainages pour Alain Juppé"demande Georges Fenech (LR) pic.twitter.com/PnGDr5RpmD
— franceinfo (@franceinfo) 2 mars 2017