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Fillon, Le Pen… Les grands axes de la tribune de Dominique de Villepin

Par Benjamin Jeanjean

Dans une tribune publiée ce vendredi dans Le Figaro, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin déplore la situation d’une droite empêtrée dans l’affaire Fillon et tire la sonnette d’alarme.

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Ancien ministre des Affaires étrangères (2002-2004), ministre de l’Intérieur (2004-2005) et Premier ministre (2005-2007), Dominique de Villepin est un homme plutôt discret dans les médias depuis son retrait de la vie politique active. Ce qui n’empêche pas l’ancien locataire de Matignon de s’intéresser de près à la situation du pays, notamment quand celle-ci est alarmante, comme il en fait le constat ce vendredi dans une tribune publiée dans Le Figaro.

François Fillon, la campagne impossible

Dominique de Villepin estime notamment qu’aujourd’hui, François Fillon ne peut plus décemment être le candidat de la droite à l’élection présidentielle. "Aujourd'hui, le candidat de la droite modérée, ma famille politique de toujours, emporte son camp dans une course vers l'abîme. Attaquer les juges - quels que soient les défauts de la justice dans notre pays -, c'est nécessairement fragiliser l'État de droit. En appeler à la rue contre la magistrature, c'est aussi dangereux qu'irresponsable. C'est, en un mot, jouer avec les institutions. Crier à la guerre civile, c'est prendre le risque de la faire advenir. Accéder à la présidence dans ces conditions, ce serait mettre son intérêt personnel avant l'avenir de la France. Le candidat ne peut aujourd'hui ni se faire entendre sur ses propositions ni rassembler autour de son nom. Poursuivre dans cette voie sans issue, c'est prendre l'État, notre foi dans la démocratie et ses compagnons de route, en otage", déplore-t-il.

Une attitude dangereuse face à la montée des populismes

Pour l’ancien Premier ministre, cette campagne ne peut que favoriser la montée des populismes déjà visible partout dans le monde ces derniers mois. "Prenons la mesure des enjeux idéologiques, qui sont mondiaux! La liberté a aujourd'hui le vent de face. Une vague sans précédent d'antilibéralisme souffle sur la mondialisation, mêlant goût des coups de menton autoritaires, protectionnismes étroits et nostalgie des traditions. Dans notre pays même, la division fait rage, partageant les familles et le territoire. Deux France s'affrontent, sans se comprendre, ni se parler, incapables de s'aimer. Quel que soit le visage que se donnera la France libérale, heureuse, triomphante des métropoles, celle-ci ne pourra gagner sans faire de place à l'autre France, sans lui donner la parole et la part de pouvoir qui lui revient", préconise-t-il avant de pointer le "risque" de "l’aventure"que consisterait une victoire de Marine Le Pen.

Un contexte économique alarmant

Dominique de Villepin pointe également l’importance de cette élection présidentielle au regard d’une situation économique alarmante pour la France. "Prenons également la mesure des décisions à prendre. L'euro vacille et des candidats évoquent avec légèreté la possibilité de choisir la part de la dette publique qu'ils rembourseront. L'État faiblit et les services publics dépérissent, pourtant les matamores font assaut de coupes budgétaires et d'insultes aux fonctionnaires. Le chômage demeure toujours trois points au-dessus de ce qu'il était il y a dix ans, en 2007, et qui fait des propositions sérieuses pour le réduire ?", s’insurge-t-il.

L’Europe et la France en danger

Ancien chef de la diplomatie française, auteur d’un discours remarqué à l’Onu contre la guerre en Irak en février 2003, Dominique de Villepin appelle à un sursaut national pour préserver l’unité de l’Europe et la place de la France dans le monde. "Les États-Unis de Donald Trump ont désigné l'Europe comme prochain champ de bataille idéologique, espérant sa dislocation. Beaucoup de puissances préféreraient une Europe divisée et querelleuse. (...) Beaucoup se réjouiraient d'une France faible, incapable de porter son message d'indépendance, de médiation et de confiance dans la culture, ni dans le monde ni en Europe. (...) Les plaies de la France, nouvel homme malade de l'Europe, sont à vif. C'est pourquoi une exigence s'impose à tous les candidats : proposer un chemin à la fois soucieux de réconciliation nationale et respectueux des principes - la garantie des institutions, l'esprit d'indépendance et d'ouverture sur le monde, le rôle moteur en Europe au service des peuples", conclut-il.

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