Le bateau Les Républicains tangue de plus en plus à l’approche de l’élection présidentielle. Empêtré dans l’affaire de l’emploi présumé fictif de sa femme, François Fillon n’en finit plus de se défendre des accusations qui pèsent contre lui. Désormais relégué au troisième rang dans la plupart des sondages sur le premier tour de la présidentielle (derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron), l’ancien Premier ministre voit en plus certaines personnalités de la droite remettre en cause sa légitimité pour incarner le parti Les Républicains à la présidentielle.Face à cette situation, la réunion de ce mardi entre les parlementaires LR et François Fillon était extrêmement attendue. Lors de celle-ci, ce dernier s’est efforcé de resserrer les rangs autour de lui et de maintenir fermement sa candidature. Pour Thierry Solère, porte-parole du candidat, le soutien est désormais "unanime". "On est tous derrière lui. Personne dans notre famille politique ne souhaite autre chose que l’alternance", a-t-il déclaré dans des propos rapportés par Europe 1.
Thierry Solère joue les pompiers de service
Ce soutien unanime de façade est-il en phase avec la réalité du terrain ? Pour rappel, à l’issue d’un dîner réunissant une vingtaine de parlementaires de droite lundi soir, le député du Rhône Georges Fenech avait déploré une campagne devenue impossible sur le terrain. "Nous avons échangé et fait le constat de dégâts sur le terrain de toutes ces affaires, l'impossibilité de faire campagne, de mobiliser nos militants. (…) Nous savons bien que nous courrons vers un désastre annoncé", avait-il déclaré. Par ailleurs, certains parlementaires auraient tout bonnement décidé de quitter la salle avant l’arrivée de François Fillon, en guise de protestation.
Au @Senat, certains sénateurs, centristes notamment, ont tenu parole: ils ont quitté la salle avant l'arrivée de François Fillon. @BFMTV— Anne Saurat-Dubois (@annesaurat) 14 février 2017
... et au @Senat, F. Fillon bloqué à l'Assemblée, n'est pas venu. Un senateur: "On nous a déjà dit d'attendre 2 semaines, ça va là!" @BFMTV— Anne Saurat-Dubois (@annesaurat) 14 février 2017
Sur le terrain, des meetings de plus en plus difficiles à organiser ?
Enfin, les difficultés sur le terrain évoquées par Georges Fenech semblent avoir pris un aspect très concret. Ainsi, l’agenda de François Fillon cette semaine n’est pas des plus chargés, en-dehors d’une réunion publique à Compiègne (Oise) mercredi. Un déplacement à Limoges, ville symbole de la droite depuis la victoire de cette dernière aux élections municipales de 2014 après un siècle de gestion socialiste, était initialement prévu mais a été annulé. Officiellement, la mairie de Limoges évoque un problème d’agenda dans les colonnes du Populaire du Centre. Mais un membre de l’équipe de François Fillon a de son côté déclaré au Figaro que le maire "a refusé de [le] recevoir".Une solution de repli a bien été envisagée à Clermont-Ferrand pour jeudi 16 février, mais là encore un "problème d’agenda" est venu s’immiscer dans le dossier. "Les délais d'organisation étaient trop courts et cette visite tombait en plus pendant les congés scolaires", explique l’Auvergnat Brice Hortefeux dans La Montagne. Or, les vacances d'hiver de la zone A commencent le... 17 février au soir. "Je ne sais pas s'il y a une nouvelle date qui est prévue", confie de son côté un membre de l’équipe de Fillon au Figaro...