26 000 euros de factures, pour trois mois de travail. Tel est le montant dont va devoir s’acquitter l’Élysée auprès de la maquilleuse personnelle d’Emmanuel Macron, une somme révélée cette semaine dans la presse et confirmée par l’entourage du chef de l’État. En ces temps de restriction budgétaire, de tels frais d’image ont soulevé bon nombre de sourcils en France, mais visiblement pas celui de Franck Louvrier. Président de Publicis Events et ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy lorsque ce dernier était président de la République, Franck Louvrier était l’invité ce dimanche du Grand Matin week-end de Sud Radio.
"L’image du président de la République est essentielle"
"Les sommes peuvent choquer les Français, mais la réalité c’est que l’image du président de la République est essentielle car il représente la France. Elle doit être d’autant plus maîtrisée que les dernières présidences se sont déroulées sous le feu continu des médias, avec des chaînes d’information en continu et les réseaux sociaux. Or, la télévision s’écoute avec les yeux. Combien de fois ai-je eu l’occasion de faire participer Nicolas Sarkozy à des 20h de grandes chaînes de télévision… On ne parlait ensuite pas du fond, mais j’avais souvent des remarques sur la couleur de sa cravate, sur son attitude, etc. C’est très important de prendre ça en compte, sinon le message de fond ne peut pas être délivré correctement", assure-t-il.
"Un chef de l’État est filmé plusieurs fois par jour"
"Il faut investir, car la télévision est permanente aujourd’hui. Un chef de l’État intervient publiquement plusieurs fois par jour et est filmé plusieurs fois par jour. Quand vous passez à la télévision, il y a des éclairages très importants. En émission, vous avez l’obligation d’être maquillé, et ces frais-là sont inhérents à la communication du 21ème siècle. Aujourd’hui, le président de la République est un président 3.0, qui doit intervenir en permanence en étant filmé. Même les radios sont filmées aujourd’hui, alors que je trouvais que la radio avait ce côté positif de faire davantage travailler le fond que la télévision. Penser que la communication peut se faire aujourd’hui sans ses artifices, c’est une erreur d’approche. (…) On peut penser que trop de com’ tue la com’, mais en l’occurrence la com’ c’est aussi la prise en compte de cet environnement très télévisuel. Nous sommes dans une présidence médiatique et télégénique", ajoute-t-il.
"Assez choqué des décisions prises à l’Assemblée nationale"
Lui-même conseiller municipal de La Baule (Loire-Atlantique) et vice-président du conseil régional des Pays-de-la-Loire, Franck Louvrier assure ne pas avoir de frais d’image en tant qu’homme politique, mais reste sur ses gardes. "Je fais toujours attention en séance de conseil municipal ou régional. Je porte une veste, j’essaie parfois de porter une cravate quand c’est nécessaire. Je pense que quand vous représentez une fonction, vous ne représentez pas uniquement vous-même mais des concitoyens derrière vous. C’est important que les gens puissent avoir une forme de respect par rapport à la tenue que vous avez. J’ai été assez choqué des décisions qui ont été prises à l’Assemblée nationale. Je ne suis pas un conservateur acharné frappé de classicisme, mais je pense que la tenue vestimentaire est importante", précise-t-il.