Emmanuel Macron ne cachait pas son désir de voir une femme accéder à la fonction, mais ce sera bien un homme qui trônera sur le "Perchoir" de l’Assemblée nationale pendant les cinq prochaines années. Après son investiture par le groupe parlementaire de La République En Marche ce mardi matin, l’élection du député de Loire-Atlantique François de Rugy ne faisait guère de doute, tant la majorité absolue du groupe LREM au Palais Bourbon est nette.
Dans la foulée de l’ouverture de la nouvelle session parlementaire par le doyen des députés Bernard Brochand (79 ans), les parlementaires ont procédé au vote à bulletin secret. Âgé de 43 ans, François de Rugy faisait face à Caroline Fiat (France Insoumise), Laurence Dumont (Nouvelle Gauche, ex-PS), Laure de la Raudière (Constructifs) et Jean-Charles Taugourdeau (Les Républicains). Il a obtenu 353 voix sur sa candidature. Suivent ensuite Jean-Charles Taugourdeau (94 voix), Laure de la Raudière (34 voix), Laurence Dumont (32 voix), et Caroline Fiat (30 voix).
François de Rugy est élu Président de l'Assemblée nationale à la majorité absolue des suffrages exprimés (353 voix sur 543). #DirectAn pic.twitter.com/lB7Fa2LpbP
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) 27 juin 2017
"J'ai l'expérience pour présider l'Assemblée nationale"
Interrogé le 20 juin dernier par Sud Radio et Public Sénat, François de Rugy avait défendu son expérience de député pour occuper ce prestigieux poste. "J’ai l’expérience pour présider l’Assemblée nationale, et j’ai fait par le passé certaines propositions cohérentes avec l’élan réformateur qu’Emmanuel Macron veut imprimer", avait-il déclaré, citant notamment "la transparence de l’Assemblée nationale, où il y a encore des progrès à faire, son fonctionnement et sa procédure trop longue, la réduction du nombre de députés, la réduction du cumul dans le temps avec trois mandats maximum, et l’introduction d’une dose de proportionnelle".
Élu dans la 1ère circonscription de Loire-Atlantique depuis 2007, François de Rugy est d’abord passé par EELV avant de quitter le parti en 2015, sur fond de désaccords sur l’entrée d’écologistes au gouvernement de Manuel Valls. Candidat à la primaire de la gauche, il avait, à l’instar de Manuel Valls, trahi sa parole en préférant soutenir Emmanuel Macron plutôt que Benoît Hamon, vainqueur du scrutin.
Figurant parmi les députés les plus expérimentés du groupe LREM, il aura désormais pour charge de veiller au bon déroulement des débats dans l’hémicycle, débats qui s’annoncent particulièrement houleux avec des personnalités comme Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin, Marine Le Pen, Louis Aliot, Gilbert Collard, Christian Jacob, etc.