François de Rugy, invité du Brunch politique sur Sud Radio ce dimanche, est revenu sur l'avenir d'EELV, au lendemain de la réunion entre plusieurs cadres du parti qui ont évoqué un possible rapprochement avec le Gouvernement."Nous pensons – et c’était le but de notre réunion – qu’il faut que l’écologie pragmatique et responsable s’affirme dans notre pays, explique François de Rugy. C’est au Gouvernement d’entamer des discussions. […] Evidemment, nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais l’important est de se mettre autour de la table, de se mettre d’accord sur des projets concrets et de les réaliser. Il faut un nouveau pacte de majorité entre socialistes, écologistes, radicaux et d’autres s’ils le veulent. Il faut absolument que ces deux années soient utiles, notamment à l’écologie."Cette réunion a mis en lumière les dissensions qui existent au sein du parti, notamment avec Cécile Duflot, qui répète depuis plusieurs semaines son opposition au Gouvernement et se rapproche plutôt de la ligne défendue par Jean-Luc Mélenchon.
“Les histoires de boutique ne m’intéressent pas”
François de Rugy ne condamne pas la démarche de Cécile Duflot et souhaite que chacun puisse exprimer sa sensibilité, même si ça doit entraîner une scission au sein du parti : "Emmanuelle Cosse en a un peu marre de voir certains passer plus de temps à taper sur les autres qu’à discuter des sujets de fond. Ce n’est pas l’essentiel. Les histoires de boutique ne m’intéressent pas. Je trouve ça sain que Cécile Duflot ait exprimé clairement sa volonté de créer une force politique nouvelle avec Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche. Je ne crois pas que ce soit représentatif du parti. Il y a plusieurs orientations, il faudra en discuter et trancher. Le principal, ce n’est pas l’avenir d’une boutique mais le projet que l’on souhaite porter."Après la claque des départementales, la gauche espère l'union pour les prochaines élections régionales, à la fin de l'année. "Le rapport de force entre la gauche et la droite était similaire, mais la droite et le centre ont abordé ces élections unis, observe le député EELV de Nantes. Il y a des régions où le FN pourrait s’emparer de la majorité, comme dans le Nord-Pas-de-Calais ou dans le Grand Est. On ne peut pas rester inertes, c’est notre responsabilité. Nous sommes prêts à voir comment on peut se rassembler et porter un projet commun. Ensuite, nous verrons bien quelle sera la stratégie adoptée dans les différentes régions."
“On ne sait pas si EELV existera encore en 2017”
En regardant un peu plus loin et la présidentielle de 2017, François de Rugy n'écarte pas l'idée que les écologistes ne présentent pas de candidat, toujours dans l'idée de favoriser l'union de la gauche : "On ne sait déjà pas si EELV existera encore en 2017. Si on en est déjà à se demander s’il y aura un candidat ou pas… Est-ce qu’il y aura le risque de voir la gauche et les écologistes éliminés du premier tour ? C’est aussi ça qui déterminera le choix. Présenter un ou une candidate, je sais qu’il y en a qui en rêvent ou qui indexent leur stratégie là-dessus, mais pour faire quoi ? Depuis que nous présentons un candidat, nous faisons entre 1 et 5 %. En revanche, se rassembler avec d’autres pour obtenir des engagements forts sur l’écologie, ça doit être ça notre objectif essentiel."